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Affaire Skripal : l'un des deux suspects identifié comme un colonel du renseignement militaire russe

Le site d'investigation Bellingcat, basé au Royaume-Uni, affirme que cet homme, accusé d'avoir empoisonné l'ex-espion Sergueï Skripal et sa fille, utilise une double identité.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Ruslan Boshirov, lors de son interview à la télévision russe, le 13 septembre 2018. (RT)

Il s'appelle Anatoli Tchepiga. L'un des deux hommes accusés par Londres d'avoir empoisonné l'ex-espion Sergueï Skripal et sa fille, en mars, en Angleterre, est un colonel du renseignement militaire russe, a rapporté, mercredi 26 septembre, le site d'investigation Bellingcat (en anglais). De leur côté, les autorités britanniques ont affirmé que l'attaque avait été perpétrée par deux "officiers" du renseignement militaire russe (GRU), identifiés comme Alexander Petrov et Ruslan Boshirov. Mais elles avaient précisé qu'il s'agissait probablement de noms d'emprunt.

Bellingcat a cherché à en savoir plus sur la vraie identité de ces deux hommes. "Le suspect utilisant la fausse identité de 'Ruslan Boshirov' est en fait le colonel Anatoli Tchepiga, un officier du GRU décoré de hautes distinctions", affirme le site basé au Royaume-Uni et spécialisé dans la collecte et l'analyse d'informations disponibles en ligne.

"Héros de Russie"

Le site publie une photo du passeport d'Anatoli Tchepiga datant de 2003, qui ressemble au "Ruslan Boshirov" de la photo diffusée par Londres. Selon Bellingcat, Tchepiga est né en 1979 à Nikolaïevka, village de l'est de la Russie. Sorti d'une prestigieuse académie militaire de cette région, il a ensuite servi au sein des forces spéciales du GRU, selon cette source.

Bellingcat constate aussi que, d'après le site internet d'une branche régionale de l'organisation paramilitaire, Anatoli Tchepiga s'est rendu à trois reprises en Tchétchénie alors qu'il était dans les forces spéciales. Il aurait aussi reçu la prestigieuse distinction de "Héros de Russie" en 2014. Il n'y a toutefois aucune trace officielle de cette récompense, traditionnellement décernée par le président russe, ce qui suggère qu'il s'agissait d'une mission classée secrète.

"Aucune preuve" selon Moscou

Le président russe Vladimir Poutine avait, le 12 septembre, déclaré que les deux hommes accusés par Londres étaient des "civils" n'ayant rien fait de "criminel". Les deux hommes avaient ensuite été interviewés par la chaîne de télévision russe RT, affirmant s'être rendus en touristes à Salisbury, ville du sud-ouest de l'Angleterre où vivait l'ex-agent double empoisonné. Ils avaient démenti être des agents du GRU.

Jeudi, Moscou a rejeté les informations publiées par Bellingcat. "Il n'y a aucune preuve, donc ils continuent leur campagne sur le front de l'information, dont le seul but est de détourner l'attention de la principale question : que s'est-il passé à Salisbury ?", a indiqué sur Facebook la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

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