Éoliennes en mer : la Grande-Bretagne, un exemple à suivre ?
La première éolienne flottante française est inaugurée vendredi à Saint-Nazaire. Elle sera installée au large du Croisic. Mais la France accuse encore un grand retard dans ce domaine par rapport à ses voisins européens, notamment la Grande-Bretagne.
Alors que la toute première éolienne maritime française est inaugurée vendredi 13 octobre, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), la Grande-Bretagne voisine est leader dans ce domaine avec déjà 15 000 de ces engins flottants en activité.
À cinq kilomètres du port de Blyth, sur la côté nord-est de l'Angleterre près de Newcastle, cinq éoliennes se dressent en pleine mer. Il faut à peine 20 minutes de bateau pour les atteindre. Tout juste installées, ces immenses tours font la fierté d'Antoine Cahuzac, responsable EDF énergies nouvelles. "Elles montent à 110 mètres de hauts avec des pales qui font chacune environ 80 mètres de long", explique-t-il.
Un contexte favorable
Les fondations de ses éoliennes ont été construites à quai puis transportées avec d'immenses barges jusqu'au site où elles ont été coulées et montées. "Elles ont des fondations de plus 5 000 tonnes, explique le chef du chantier, Marcel Sounier. Ce sont les éoliennes les plus puissantes du marché : 8 mégawatts. Tout cela nous permet de réduire les coûts de production."
De plus grosses éoliennes et de plus gros câbles sous-marins permettent de connecter les machines au réseau électrique à terre et de fournir l'équivalent de la consommation de 34 000 foyers. Mais la Grande-Bretagne a aussi des facilités, reconnaît Mathieu Hue, responsable d'EDF énergies nouvelles au Royaume-Uni. "Il y a beaucoup de côtes et les sols marins sont appropriés, à une profondeur relativement faible", détaille-t-il.
Grogne des élus et phénomène "Nimby"
Les éoliennes offshore produisent aujourd'hui 5 % de l'électricité de Grande-Bretagne alors qu'en France, aucun des trois parcs français d'EDF n'a encore démarré. "Nous avons un certain nombre de recours de la part de nos opposants contre les trois autorisations dont nous avons besoin, regrette Antoine Cahuzac. En France nous avons une durée de développement des parcs qui est le double des autres pays européens."
Pourtant, l'Angleterre se heurte aussi aux riverains et au phénomène "Nimby" : "not in my backyard" ("pas dans mon arrière-cours"), lorsqu'il s'agit d'implanter une éolienne. "Ils voulaient en mettre près de Belford, un très beau site historique, au nord d'ici, se souvient Carol, qui habite en face du port de Blyth. Je n'aurai pas laissé faire ça, mais plus au large, en mer, je pense que ça va".
Face à la grogne de certains élus et habitants, le gouvernement britannique a dû tout de même réduire le nombre de sites d'implantation le long de ses côtes. Mais les parcs peuvent planter plus d'éoliennes pour garder l'objectif britannique de réduire de 80% ses émissions de gaz a effet de serre d'ici 2050.
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