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Des piques anti-SDF qui hérissent les internautes et le maire de Londres

«Moches, inefficaces, stupides». Le maire de Londres a demandé que l'on retire les piques en métal anti-SDF installées devant des immeubles ou au bord des vitrines de la capitale britannique. Une pétition en ce sens sur les réseaux sociaux a déjà recueilli 40.000 signatures.

Valerie Kowal

France Télévisions

Publié le 13/06/2014 09:39

Temps de lecture : 2min

Des piques en métal anti-SDF devant un luxueux immeuble de Southwark Roade à Londres. (Andrew Horton. Twitter)

Des piques qui choquent le Royaume-Uni et qui indignent les réseaux sociaux. Depuis le début du mois de juin 2014, un nouveau phénomène a vu le jour dans la capitale Britannique : installer des pointes en métal devant les immeubles résidentiels pour éloigner les sans-abris des endroits fréquentés. Andrew Horton, un Britannique de 33 ans dont les photos ont largement été diffusées sur Twitter et Facebook, explique au Telegraph : «Je ne peux pas l'assurer avec certitude, mais on dirait bien que les pointes ont été installées là pour empêcher les sans-abris de s'installer. C'est terrible.» Selon le blog du Monde Big Browser, la polémique a commencé avec l'indignation de ce jeune Britannique.

(«Parce que les pointes sont la solution aux sans-abris, n'est-ce pas? Beau travail»)

La colère des internautes et le succès de la pétition en ligne a fait réagir Boris Johnson, le maire de Londres. Il a demandé le 9 juin 2014, sur son propre compte Twitter «que l'on retire le plus vite possible ces piques moches, inefficaces et stupides.»

Une demande relayée par le ministre du Logement. Kris Hopkins a qualifié l'initiative de «déplorable et profondemment dérangeante». «Je ne sais pas quel architecte qui se respecte voudrait être associé avec une telle initiative offensante», a-t-il déclaré au Telegraph.

Le phénomène n'est pas si récent. Selon The Independant, dès 1994, des piques avaient déjà été installées aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. La ville de Montréal envisage d'expérimenter ces installations. Selon le site Le Devoir : «Au moins un commerce et quelques propriétaires d'immeubles résidentiels» ont eux aussi testé «ce système anti-sans-abris». Là aussi, le tollé provoqué a été tel que la mairie a décidé de faire machine arrière. Ainsi, une conseillère de la ville de Montréal explique que «des questions seront posées pour éviter que ces dispositifs ne prennent pas d'expansion dans la métropole».

S'ils ont suscité l'indignation outre-Manche, ces dispositifs ne sont pas nouveaux. Rue 89 avait déjà publié des photos et sur Twitter certains rappellent qu'en France aussi les piques anti-SDF existent.