Baisse du prix du pétrole: catastrophe pour l’Ecosse, pas pour le Royaume-Uni
BP vient d’annoncer jeudi 15 janvier, la suppression de 200 emplois en mer du Nord. La sous-traitance va aussi être concernée et perdre une centaine de postes. Shell et Chevron, les deux autres compagnies présentes sur la zone, ne devraient pas tarder à faire des annonces similaires.
Une décision qui ne constitue pas une surprise, tant la chute des cours du pétrole rend la production offshore en mer du Nord trop peu rentable. Le pétrole était à 115 dollars avant l’été dernier. Il a touché un plus bas le 15 janvier à 47,51 dollars.
«A 50 dollars le baril, on perd plus d’argent qu’on en gagne à extraire du pétrole» déclare Robert Plummer, un analyste. «A ce niveau de prix, le choix est difficile. Continuer à produire et perdre de l’argent sur chaque baril, ou stopper la production pour réduire les frais.»
Et la chute des cours a des conséquences sur tous les secteurs de l’activité pétrolière, y compris dans les régions où la production est moins coûteuse. Ainsi, Shell a abandonné un projet de 6,5 milliards de dollars au Moyen-Orient. Partout, les déclarations font état de surcapacité. L’Opep, le cartel des pays producteurs, reconnaît que la surproduction marquera toute l’année 2015.
En Ecosse des milliers d’emplois sont menacés, reconnait la Première ministre d’Ecosse Nicola Sturgeon. Elle parle de créer une «task force» dont le but sera de préserver l’emploi au mieux. Selon un récent rapport du ministère britannique du Travail, 35.000 emplois sont menacés dans les cinq ans à venir.
Du reste, les difficultés pour les champs pétroliers d’Ecosse ont commencé il y a trois ans, bien avant le passage sous les 100 dollars, en raison d’une hausse des taxes et des coûts de production. Depuis dix ans, la production est en baisse et les revenus avec. La pérennité de l’activité pétrolière est désormais menacée.
Le lobby «Oil and Gas UK» demande une baisse de 50% des taxes sur l’activité pétrolière en mer du Nord pour sauver l’emploi. Selon son leader, Malcom Webb, une centaine de champs pétroliers sont menacés, «certaines compagnies étant taxées à 80%». Les syndicats réclament eux aussi un plan pour soutenir la production, assurer la maintenance des équipements et conserver le savoir-faire.
Jean qui rit
En même temps, toute l’économie britannique bénéficie de ce pétrole bon marché. Et le choc encaissé par l’Ecosse pourrait être largement compensé par le rebond de l’activité de l’ensemble du royaume. Pour le gouverneur de la Banque d’Angleterre, au final, le bilan sera positif.
Pour l’heure, personne à Londres n'ose faire remarquer au gouvernement écossais que le «oui» au référendum aurait eu de graves conséquences dans ce contexte…
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