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Attentats au Royaume-Uni. À Manchester, les ahmadis défendent leur religion : "L’islam n’est pas la cause de ce qu'il se passe"

Après le troisième attentat en trois mois au Royaume-Uni, beaucoup de musulmans britanniques s'inquiètent de la montée d’un discours anti-islam.

Article rédigé par Antoine Giniaux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le 26 mai 2017, à la mosquée Darul Aman, à Manchester, la communauté musulmane Ahmadiyya rend hommage aux victimes de l'attaque terroriste du 22 mai dans la ville. (OLI SCARFF / AFP)

Dimanche 4 juin, la Première ministre britannique Theresa May a remis en cause le modèle communautariste britannique et la coexistence de communautés différentes sur le sol britannique : "Nous ne devons pas vivre comme des peuples séparés", a-t-elle déclaré. Elle réagissait aux deux attentats revendiqués par le groupe Etat islamique qui ont frappé la Grande-Bretagne, celui de Manchester, le 22 mai, et celui de Londres, le 3 juin

Franceinfo s'est rendue à Manchester où, dimanche, un concert hommage était donné en mémoire des victimes de la Manchester Arena. Dans cette ville, comme dans la plupart des villes britanniques, les musulmans de la communauté ahmadi, minorité religieuse née en Inde, ont condamné fermement tous les actes de terrorisme. Mais beaucoup s’inquiètent de la montée d’un discours anti-islam après les attaques de ces derniers mois. 

"L'islam est une religion de paix"

"L’islam est une religion de paix et de miséricorde", répète en boucle Ibrahim tout en distribuant des versions anglaises du coran derrière son présentoir. La semaine dernière, en réaction aux attaques, cet habitant de Manchester a créé l’association True Message of Islam ("Le Vrai message de l’islam") pour interpeller les passants. 

L’islam n’est pas la cause de ce qu'il se passe. C’est l’action de quelques individus qui ne représentent pas la majeure partie de la communauté. Ils ne représentent pas l’islam.

Ibrahim, fondateur de l'association True message of islam, à Manchester

à franceinfo

L'un des passants qu'il aborde fronce les sourcils : "J’étais ici, j’étais dans l’armée, en 1996, quand l’IRA a fait sauter Manchester, se souvient Dave. 21 ans plus tard, c’est pour une autre cause fanatique qu’on fait la même chose à une ville innocente". Cet ancien militaire a été choqué par l’attaque qui a fait 22 morts, le 22 mai dernier dans la ville, lors du concert d’Ariana Grande. "Je sais que ce n’est probablement pas une question de religion, reconnaît-il, mais ils se cachent derrière la bannière de l’islam."

C'est à la communauté musulmane de se dresser et de faire le tri. Parce que trop c’est trop !

Dave, habitant de Manchester

à franceinfo

"Enough is enough", ce sont aussi les mots employés par Theresa May dimanche. La Première ministre a fait part de sa détermination a traquer les terroristes, évoquant la possibilité d’allonger les peines d’emprisonnement pour les infractions liées au terrorisme même pour les délits mineurs.

Ces derniers jours, certains ahmadis sont sortis dans les rues de Manchester pour discuter avec les passants : Le reportage d'Antoine Giniaux

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