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Attentat de Londres : Georges Fenech réclame un partage des informations entre États européens "pour créer une base commune comme le FBI"

Georges Fenech, président de la Commission d'enquête parlementaire sur les moyens pour lutter contre le terrorisme, a réagi à l'attentat qui a frappé Londres samedi soir. Il demande un renforcement du renseignement européen.

Article rédigé par franceinfo
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Le député Les Républicains Georges Fenech, le 1er février 2017 dans les couloirs de l'Assemblée nationale. (MAXPPP)

Un nouvel attentat à Londres a fait au moins sept morts et 48 blessés dans la nuit de samedi à dimanche. Quatre Français ont été blessés, dont un dans un état grave. "J'ai une réaction de solidarité vis-à-vis des Londoniens et de la Grande-Bretagne", a déclaré Georges Fenech, ancien magistrat, député du Rhône, et président de la commission d'enquête parlementaire sur les moyens pour lutter contre le terrorisme, dimanche 4 juin, sur franceinfo. Il appelle à un renforcement du "renseignement européen". "Chaque État européen" doit accepter "de partager ses informations et créer une véritable base commune un peu comme le FBI aux États-Unis", a-t-il-précisé.

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franceinfo : Quelle est votre première réaction après ces attentats de Londres ?

Georges Fenech : C'est une réaction de solidarité vis-à-vis des Londoniens et de la Grande-Bretagne, durement frappée ces derniers mois. Il faut aussi nous rappeler que nous sommes dans une menace permanente et très élevée. Je rappelle que notre pays a connu 250 morts en 2015 et 2016, le chiffre le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale sur le territoire national. Il faut mobiliser tous nos services au maximum. Je me félicite de la prise en compte, par Emmanuel Macron, des propositions de notre commission d'enquête parlementaire, à savoir de créer, autour du président de la République, une "task force" que nous avions appelée "Agence nationale de lutte contre le terrorisme".

Qu'est-ce que ça peut changer concrètement, la mise en place de la "task force" ?

Je pense qu'il faut agir en amont, pour prévenir les attentats. On en a déjà déjoué un assez grand nombre depuis 2015. Il faut une surveillance permanente des individus radicalisés, ceux qui sont fichés S et jugés dangereux car en capacité de passer à l'acte. Il faut aller jusqu'à des mesures préventives et privatives d'une certaine forme de liberté avec une surveillance électronique, une assignation à résidence. Il faut par ailleurs maintenir l'état d'urgence et renforcer considérablement le renseignement européen. C'est une affaire qui concerne toute l'Europe. Il faut renforcer nos frontières, c’est-à-dire les moyens de Frontex et faire d'Europol une base de renseignement européen. Il y a une grande marge de manœuvre pour que chaque État européen accepte plus volontairement de partager ses informations et créer une véritable base commune, un peu comme le FBI aux États-Unis.

Les terroristes se sont servis d'une camionnette pour tuer des passants. Que peut-on faire contre ce genre d'attaques ?

Le risque zéro n'existe pas. Il faut les détecter avant, car ce terrorisme "low cost" - un véhicule et quelques couteaux - est très difficile à détecter. Il faut une surveillance accrue de tous les individus qui fréquentent des mosquées salafistes qui consultent des sites jihadistes ou qui ont un comportement qui peut laisser penser qu'ils sont une menace. C'est la Grande-Bretagne aujourd'hui, c'était la France hier, cela a été Copenhague, Bruxelles.... C'est une guerre mondiale. C'est une guerre contre Daech. Nous avons des soldats, une coalition qui se bat contre ces barbares sur le théâtre irako-syrien. Cette action militaire doit être accentuée pour éliminer ce foyer. Cela passe aussi par la possibilité de décrypter des messageries tel que Telegram. Pour l'instant, nous n'en sommes pas véritablement capables.

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