Antisémitisme au Labour : le parti suspend son ancien chef Jeremy Corbyn après ses commentaires sur un rapport le mettant en cause
L'ancien leader travailliste britannique a émis des réserves au sujet d'un rapport qui pointait les failles de la réponse du parti sous sa direction face à l'antisémitisme, au harcèlement et à des discriminations.
Le Parti travailliste britannique a suspendu, jeudi 29 octobre, son ancien chef Jeremy Corbyn. En cause : les réserves qu'il a émises au sujet d'un rapport accablant sur la réponse du parti sous sa direction face à l'antisémitisme. Jeremy Corbyn a écrit sur Facebook (en anglais) qu'il n'acceptait pas "toutes" les conclusions du rapport, qui met en évidence harcèlement et discrimination au sein du parti. "A la lumière de ses commentaires", le parti a "suspendu Jeremy Corbyn" et a ouvert une enquête, a annoncé un porte-parole du Labour.
Secoué depuis des années par des incidents à répétition et une foule de démissions, le Labour a fait l'objet d'une enquête menée par le Comité pour l'égalité et les droits humains (EHRC), un organisme indépendant du parti. Les faits visés remontent aux années où le Labour était dirigé par le très à gauche Jeremy Corbyn. Dans sa présentation du rapport, la présidente par intérim de l'EHRC a étrillé des défaillances "inexcusables" résultant d'un "manque de volonté de s'attaquer à l'antisémitisme plutôt qu'une inaptitude à le faire".
Jeremy Corbyn avait reconnu, en août 2018, qu'il existait un "réel problème" d'antisémitisme au sein de sa formation. "Le personnel du parti a entendu des exemples de négationnisme, des stéréotypes grossiers sur les banquiers juifs, des théories du complot accusant Israël des attentats du 11 septembre, et même une personne qui estimait qu'Hitler avait été mal compris", avait-il déploré. "Les personnes qui portent ces opinions n'ont pas leur place au sein du parti", avait-il assuré. Trois mois plus tard, la police avait ouvert une enquête après des accusations d'antisémitisme au sein de la formation.
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