: Vidéo Syrie : Radio Rozana, les ondes de la guerre
"Rozana" ou la fenêtre qui laisse passer la lumière, c'est le nom de cette radio montée à Paris par des journalistes ayant fui la Syrie, et qui raconte le quotidien de la guerre. Reportage de Nora Boubetra et Guy Sabin.
Un petit coin de Syrie quelque part dans Paris, dans un lieu tenu secret pour raisons de sécurité. C’est d’un appartement banal que s’échappe la voix de Radio Rozana. Outre une équipe restreinte de quelques journalistes, la station dispose d’une trentaine de correspondants en Syrie. Financée par plusieurs organisations internationales, l’antenne est dirigée par une journaliste syrienne réputée qui s’est exilée en 2011.
Lina Chawaf veut une radio non partisane : "Ce n’est pas facile d’être neutre avec ce qui se passe en Syrie, mais on essaie de donner la parole à toutes les parties. La politique n’est pas notre priorité. On se concentre sur les questions sociales et humanitaires."
Exemple : alors que se tient la conférence de Genève 2, le Journal de 14 heures donne la parole à la rue syrienne. Comme l’explique Lina Chawaf, "Alep a vécu 4 jours sans électricité et n’a même pas entendu parler de Genève 2. Les gens sont d’abord préoccupés par leur survie. Ils se battent pour trouver de la nourriture pour leurs enfants et leur famille".
Ni elle ni les journalistes ne sont optimistes quant à l’issue du conflit. De quoi pousser les Syriens à l’exil : Rudi a abandonné ses études de droit et est devenu technicien. La paix, il n’y croit pas beaucoup. "J’espère que la Syrie ne va pas devenir un autre Irak ou une autre Palestine… On parle déjà d’un Genève3, 4, 5… 10."
Radio Rozana a déjà trouvé un écho chez les Syriens de l’intérieur. Diffusée d’abord sur le Web, elle vient de passer en FM dans le nord du pays.
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