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Syrie : sur le front d'Alep

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Article rédigé par franceinfo
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Assad a accorde un entretien a la chaîne du Hezbollah libanais. qui lui permettent d'ouvrir le front du Golan avec Israël. Ce soir, nous nous rendons à Alep, ville martyre et symbole de ces 2 années de guerre civile. C'est notre Grand Format.

A toute allure, sur cette ligne de front à Alep, entre rebelles et soldats du régime.

Le premier de la file est toujours sain et sauf.

A chaque coin de rue, des snipers, des tireurs embusqués. Abou Farouk apporte du ravitaillement pour les rebelles. Ils demeurent ici plusieurs jours, et se déplacent dans ce labyrinthe fléché. Ils creusent des ouvertures entre les cloisons, les murs des immeubles L'ennemi est tout proche.

Il y a un sniper, ne va pas à la fenêtre.

Dans cette chambre abandonnée, un combattant dort malgré les tirs. Les rebelles ont investi le quartier de Salaheddine en juillet dernier. Ils n'en bougent presque plus.

Je suis un habitant de Salaheddine. J'ai commencé la révolution pacifique.

Ces jeunes d'une vingtaine d'années, étudiants avant-guerre, font le décompte de leurs victimes.

J'ai tire sur 3 snipers adverses, je pense que je les ai tues.

Tu t'occupes de la rue du haut, je prends l'horizontale.

Ici, les snipers sont les maîtres du terrain. Les chars du régime ne passent pas dans les ruelles. La guerre se fait entre tireurs d'élite. Bruits de tirs. Un ennemi invisible mais aux aguets. Après chaque tir, le sniper doit changer de position. C'est une question de survie.

Je surveille pour repérer l'endroit d'où il tire.

Les snipers ne peuvent rien contre les bombardements aériens, plus ou moins intenses selon les jours. Plus de la moitié d‘Alep est contrôlée par les rebelles. Ici, le quartier kurde, où vivent les habitants les plus pauvres. Aujourd'hui les Kurdes choisissent le camp anti-Assad.

Je demande au monde entier de se bouger pour nous aider un peu ! Maintenant vous savez qui est Bachar.

De plus en plus de Kurdes quittent le quartier. Ceux qui restent tentent de s'habituer à la guerre.

Autour de nous il y a des tirs, des bombardements. Quand les avions attaquent, on se réfugie dans la pièce du fond.

Dans ce quartier quasiment déserté par ses habitants, combattants kurdes et arabes s'unissent pour tenir la position. De l'autre côté de cette ligne de front, les quartiers sous le contrôle de Bachar al-Assad. Au loin, la citadelle du Xlle siècle, encore intacte. Ce n'est pas le cas de la mosquée des Omeyyades, traversée par une ligne de front. Il y a deux ans, c'était l'un des lieux les plus visités de Syrie. Les bombardements de Bachar al-Assad l'ont dévastée. Le minaret du Xle siècle n'est plus qu'un tas de pierres.

C'est la maison d'Allah ! Elle n'a rien à voir dans ce conflit.

Certains pourtant se veulent optimistes.

Nous reconstruirons cette mosquée. Si Dieu de le veut et s'il nous garde en vie. Et nous reconstruirons Alep en entier.

Pour l'instant, la reconstruction semble un rêve. Cette guerre interminable enfonce Alep dans le chaos et la destruction.

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