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Syrie : pourquoi les négociations russo-américaines à Genève s'annoncent tendues

John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ont affiché d'emblée leurs divergences sur les conditions pour sécuriser l'arsenal d'armes chimiques syrien.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov, à Genève (Suisse), le 12 septembre 2013.  (LARRY DOWNING / REUTERS)

John Kerry et Sergueï Lavrov ont donné le ton. Le chef de la diplomatie américaine et son homologue russe ont, entamé jeudi 12 septembre, à Genève (Suisse) des pourparlers cruciaux sur la Syrie, en affichant d'entrée leurs divergences. Les négociations sur les conditions pour neutraliser l'arsenal d'armes chimiques syrien, prévues pour durer deux jours, s'annoncent difficiles. Francetv info vous explique pourquoi. 

 Parce que la Russie insiste sur l'abandon des menaces de frappes

Comme le président russe Vladimir Poutine la veille, Sergueï Lavrov a réitéré les conditions de Moscou pour la réussite de son plan de sortie. A savoir l'abandon des menaces de frappes occidentales sur la Syrie. Washington mais aussi Paris entendent en effet maintenir la pression sur le régime de Bachar Al-Assad afin qu'il respecte ses engagements sur les armes chimiques.

"Nous allons travailler pour parvenir à un accord de principe afin de résoudre une fois pour toutes le problème des armes chimiques en Syrie, via l'adhésion de la Syrie à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (...). Nous partons du principe que le règlement de ce problème rend toute frappe sur la Syrie inutile", a lancé Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse conjointe avec John Kerry.

Parce que les Etats-Unis veulent maintenir la pression

"Les déclarations du régime syrien ne sont pas suffisantes à nos yeux et c'est pourquoi nous sommes là pour travailler avec les Russes", a répondu John Kerry, assurant que l'armée américaine "maintenait la pression sur le régime syrien". Alors que Sergueï Lavrov lui faisait part de ses espoirs de concrétiser leurs attentes respectives lors des discussions, John Kerry a affiché un scepticisme peu diplomatique : "Vous voulez que je vous croie sur parole ? C'est un peu tôt pour cela. (...) Les attentes sont fortes (...). Cela doit être réel, cela doit être complet, cela doit être vérifiable, cela doit être crédible. Ensemble, nous allons tester la capacité du régime syrien à tenir ses promesses".

Parce que Bachar Al-Assad interfère dans ces négociations

Soucieux de ne pas se laisser imposer un tempo par la communauté internationale, le président syrien a posé ses conditions une interview à la chaîne russe Rossia 24. Le président syrien accepte de placer ses armes chimiques sous contrôle international, mais les menaces américaines doivent cesser, la Russie doit demeurer l'interlocuteur principal dans les négociations et l'accord ne s'appliquera que dans un mois. Selon Laurence Haïm, correspondante de Canal+ à Washington, John Kerry refuse d'accorder ce délai au dictateur.

En attendant, l'ONU a reçu la demande d'adhésion de Damas à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques. Un porte-parole des Nations unies a confirmé que le document était "en cours de traduction" afin d'être étudié par l'organisation. Légalement parlant", la Syrie est un membre à part entière de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, s'est même avancé un représentant syrien à l'ONU.  

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