Syrie : les preuves américaines de l’utilisation d’armes chimiques par l’armée d’Al-Assad
Communications interceptées, images satellites, étude des vidéos : le gouvernement américain a produit un rapport accablant sur les preuves de la culpabilité du régime syrien dans le bombardement au gaz neurotoxique du 21 août.
Le gouvernement américain estime avec "un degré élevé de certitude" que le régime syrien a utilisé des armes chimiques. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry l'a affirmé, le 21 août, dans une allocution diffusée en direct à la télévision américaine.
Une certitude, qui rend de plus en plus crédible le scénario de l'intervention militaire. John Kerry a expliqué qu'il s'appuyait sur de "multiples" sources pour accuser le régime de Damas. La Maison Blanche a rendu public un rapport du renseignement américain concluant, avec une "forte certitude", que le régime syrien de Bachar Al-Assad était responsable de l'attaque aux armes chimiques du mercredi 21 août, dans la banlieue de Damas. Le point sur les preuves que contient le rapport.
Trois jours avant l'attaque
Les services indiquent détenir des informations indiquant que "les équipes syriennes responsables des armes chimiques (...) étaient en train de préparer des munitions chimiques avant l'attaque". Une équipe syrienne chargée des armes chimiques se trouvait ainsi dans la banlieue d'Adra du 18 au 21 août, "près d'une zone utilisée par le régime pour mélanger des armes chimiques, y compris du gaz sarin".
Durant les trois jours précédant l'attaque, les Américains ont accumulé des preuves provenant de sources humaines, d'interceptions électroniques et d'images satellitaires révélant les préparatifs. Le 21 août, "un élément du régime syrien se préparait à une attaque d'armes chimiques dans la région de Damas, notamment en utilisant des masques à gaz".
Le jour de l'attaque
Des images satellites montrent que le régime a procédé à des tirs de roquette et d'artillerie, "tôt" le mercredi 21 août, sur plusieurs quartiers de Damas contrôlés par les rebelles. Les tirs provenaient de quartiers contrôlés par le régime. Précisément 90 minutes plus tard, les premières mentions d'une attaque chimique apparaissaient sur les réseaux sociaux, vers 2h30 du matin, heure locale.
Les Américains ont aussi identifié 100 vidéos, filmées dans 12 lieux différents, "la plupart montrant un grand nombre de corps portant des marques physiques cohérentes avec – mais pas forcément causées par – une exposition à un agent neurotoxique". Ils notent que l'opposition syrienne n'a pas la capacité de falsifier la totalité de ces vidéos.
Les communications interceptées
Le renseignement révèle avoir intercepté des communications entre un haut responsable "intimement au courant de l'offensive" et qui y confirme l'utilisation d'armes chimiques par le régime. Ce responsable se serait dit inquiet que les inspecteurs de l'ONU présents dans la capitale n'obtiennent des preuves.
L'après-midi de l'attaque, "nous avons des informations montrant que les personnels chargés des armes chimiques ont reçu l'ordre de cesser leurs opérations", ajoute le rapport.
Le bilan de l'attaque
Le rapport évoque le chiffre de l'ONG Médecins sans frontières, non citée nommément, d'environ 3600 blessés présentant des symptômes neurotoxiques accueillis en trois heures dans trois hôpitaux de la région de Damas.
Concernant les morts, l'estimation préliminaire américaine est de 1429 personnes décédées, dont 426 enfants, un bilan qui évoluera "certainement" au fur et à mesure que d'autres informations parviendront aux Etats-Unis.
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