Syrie : "Le régime était vraiment en bout de course", analyse un ancien ambassadeur de France à Damas

Les rebelles syriens menés par des islamistes radicaux ont annoncé dimanche 8 décembre à la télévision la chute du président Bachar al-Assad et la "libération" de la capitale Damas, après une offensive fulgurante.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des rebelles syriens  dans le centre de Homs le 8 décembre 2024 (AAREF WATAD / AFP)

Pour Michel Duclos, ancien ambassadeur de France en Syrie, "le fait qu'il n'y ait pas eu de résistance, pour l'instant, signifie que le régime [syrien] était vraiment en bout de course". Invité dimanche 8 décembre de franceinfo, le diplomate estime que la chute de Bachar al-Assad s'explique notamment par le fait que l'armée syrienne "était une armée démoralisée, sous-payée", composée parfois de conscrits "qui se seraient peut-être battus s'il y avait eu un soutien russe ou iranien". "Mais comme ils n'ont plus vu autour d'eux ce soutien, ils se sont débandés", affirme l'ancien ambassadeur de France en Syrie. 

"À Hama et dans la capitale se trouvaient des forces spéciales, des divisions particulièrement entrainées et fidèles au régime, et ces éléments là aussi se sont évanouis, c'est peut-être là la vraie part de mystère dans cette situation", constate-t-il.

"Ce qu'on entendait dire depuis un certain temps, c'est que même les soutiens d'Assad seraient soulagés qu'il parte. C'est ce qu'on est en train de voir sous nos yeux aujourd'hui."

Michel Duclos, ancien ambassadeur de France en Syrie

à franceinfo

Selon Michel Duclos, la question désormais est de savoir quelle est "l'étoffe" du principal chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Abou Mohammad al-Jolani. "Il donne l'impression d'avoir un grand esprit politique", poursuit l'ancien ambassadeur, qui rappelle qu'il a "géré l'enclave qu'il dirigeait à Idlib, ces cinq dernières années, avec un souci de fédérer et de respecter les minorités". "Il va y avoir un moment de vérité", conclut-il.

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