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Syrie : des habitants d'Alep brûlent des pneus pour empêcher les bombardements

Des habitants des quartiers rebelles d'Alep, assiégés par le régime, allument des pneus dans l'espoir de perturber l'aviation gouvernementale et réduire les frappes dans l'est de la ville.

Article rédigé par franceinfo
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De la fumée s'échappe de pneus incendiés dans une rue d'Alep (Syrie) par des rebelles, dimanche 31 juillet 2016, afin de lutter contre les frappes aériennes pro-gouvernementales. (BEHA EL HALEBI / ANADOLU AGENCY / AFP)

Une épaisse fumée noire s'élève dans le ciel d'Alep (Syrie). Dans toute la ville, des habitants brûlent des pneus dans l'espoir de perturber la visibilité des pilotes de bombardiers, et de perturber les frappes russes et gouvernementales sur la partie est de la ville, contrôlée par les rebelles. Parmi eux, de nombreux enfants participent à ces incendies, ce qui a inspiré de nombreux visuels sur les réseaux sociaux.

Des partisans des rebelles et des militants anti-gouvernementaux ont relayé de nombreuses photographies et vidéos de ces feux. Cette fumée a pour effet de compliquer la tâche des hélicoptères et des avions, quand ils tentent d'identifier des cibles. Sur une vidéo, un homme masqué apparaît devant des pneus brûlés et déclare avec ironie : "Nous nous excusons auprès des associations de défense de l'environnement." Et d'ajouter : "Désolé, mais vous avez tourné le dos au peuple syrien, et vous nous avez abandonnés quand nous avons demandé une zone de non-survol aérien."

Ces efforts n'empêchent pas l'aviation de frapper

Le journaliste Rami Jarrah estime que ces pneus brûlés ont un réel impact sur les frappes. "Cela crée de la confusion pour les avions et offre une diversion pour [permettre aux rebelles de] mener des offensives au sol et tenter de casser le siège [imposé par le gouvernement]", explique-t-il, cité par la BBC (en anglais). De nombreux enfants apparaissent également sur les images relayées par les militants anti-gouvernementaux. "C'est la seule chose qu'ils peuvent réellement faire pour participer à la résistance."

Mais ces efforts ne sont peut-être pas aussi efficaces que le suggère Rami Jarrah. Les frappes se poursuivent en effet. Ainsi, l'hôpital de Jassem a été touché par des tirs aériens, dimanche, "et n'est plus fonctionnel", selon l'association Médecins du monde. L'ONG ajoute que l'établissement prenait en charge plus de 3 000 patients par mois : "Les bombardements contre les hôpitaux ne cessent de s’intensifier et la situation sanitaire est catastrophique dans la partie est d’Alep : les populations vivent l’enfer."

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Les frappes syriennes s'intensifient également au sud de la ville, car les rebelles ont lancé une offensive pour desserrer le siège imposé à leurs quartiers, en tentant d'ouvrir une nouvelle voie d'approvisionnement. De lundi à mardi, "les frappes russes intenses n'ont pas arrêté toute la nuit" au sud-ouest d'Alep, a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

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