Syrie: 170 000 civils vivent en plein air ou dans des bâtiments inachevés
L'ONU a appelé la Turquie voisine à accueillir ces déplacés, mais ce pays qui accueille déjà quelque 3,7 millions de Syriens depuis 2011 veut éviter un nouvel afflux.
Leur sort préoccupe la communauté internationale. Près de 170 000 civils contraints de fuir les bombardements du régime dans le nord-ouest de la Syrie vivent en plein air ou dans des bâtiments inachevés, a affirmé jeudi 20 février le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
Environ 900 000 personnes (dont ces 170 000 personnes), en grande majorité des femmes et des enfants, ont fui les violences depuis début décembre dans la région d'Idleb (nord-ouest du pays) et ses environs, où les forces gouvernementales et leur allié russe ont repris leur offensive contre les rebelles et les jihadistes, selon l'ONU.
Au total, le conflit syrien a poussé à l'exil des millions de civils et tué plus de 380 000 personnes. Jamais le pays, en guerre depuis 2011, n'a connu un tel exode sur une période aussi courte.
Des conditions climatiques difficiles
La crise est d'autant plus préoccupante que cette récente vague de déplacements survient en plein hiver avec des températures passant régulièrement sous le seuil de 0°C et de la neige dans certaines régions situées près de la frontière turque. "Les conditions hivernales très difficiles aggravent la souffrance de ces personnes vulnérables qui ont fui leur maison pour échapper aux violences, la plupart d'entre elles ayant été déplacées de nombreuses fois en neuf ans de conflit", selon l'ONU.
Dénonçant une violence "aveugle" dans le nord-ouest du pays, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, avait appelé plus tôt cette semaine à un cessez-le-feu pour éviter une catastrophe humanitaire. Mais mercredi, la Russie s'est opposée à l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une déclaration réclamant une cessation des hostilités et le respect du droit international humanitaire dans cette région, selon des sources diplomatiques.
L'ONU a appelé la Turquie voisine à accueillir ces déplacés, mais ce pays qui accueille déjà quelque 3,7 millions de Syriens depuis 2011 veut éviter un nouvel afflux.
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