L'armée syrienne ignore l'appel de l'ONU et accentue sa répression
Au moins 62 personnes ont été tuées dans la seule journée de jeudi, après que les troupes fidèles à bachar Al-Assad ont attaqué plusieurs villes du pays.
L'appel du Conseil de sécurité de l'ONU à cesser le feu n'a pas été entendu, en Syrie. Les violences ont fait rage jeudi 22 mars dans le pays, tuant 62 personnes, en majorité des civils tués sous les balles des troupes régulières. Les troupes gouvernementales ont ainsi mené des assauts contre plusieurs villes, à Homs et Hama (centre), Idleb (nord-ouest) ou encore Deraa (sud).
Des chars ont bloqué dans la journée la route vers la ville de Bineche, près de la frontière turque, empêchant l'évacuation des blessés et la fuite des civils. Vers 21h30, les forces syriennes ont bombardé la ville, touchant plusieurs habitations et provoquant la panique des habitants.
Un plan insuffisant pour les rebelles
Mercredi, le Conseil de sécurité de l'ONU a "exhorté" Bachar Al-Assad et ses opposants à "appliquer immédiatement" un plan de sortie de crise élaboré par Kofi Annan, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe.
Ce plan prévoit "un arrêt de toutes les formes de violence par toutes les parties" sous supervision de l'ONU, "l'acheminement de l'aide humanitaire" ainsi que la libération des détenus.
Alors que les autorités n'ont toujours pas répondu, l'appel a été jugé insuffisant par le chef du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition. "Il ne répond pas aux besoins réels du peuple qui attend des mesures à la hauteur du drame qu'il vit", a dit Burhan Ghalioun en allusion à la répression de la révolte depuis un an.
Damas gagnée par les violences
Ces derniers jours, les violences ont aussi gagné la région de Damas. La capitale est désormais dotée d'un conseil militaire chargé "des opérations" contre l'armée régulière, a expliqué le colonel dissident Khaled Mohamed al-Hamoud, dans une vidéo.
Face à cette escalade, le chef du CNS a donc appelé à "des résolutions plus fortes". De son côté, la Turquie a jugé nécessaire un "plan d'action" international pour mettre fin à la "tragédie humaine" en Syrie.
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