Syrie : ce que l'on sait de la libération des quatre journalistes français
Les quatre hommes ont été abandonnés par des hommes inconnus dans la nuit de vendredi à samedi dans le no man's land de la frontière séparant la Turquie et la Syrie.
"C'est vraiment bon de voir le ciel, de pouvoir marcher, parler librement." Interrogé par la chaîne de télévision turque DHA, samedi 19 avril, Didier François, l'un des quatre journalistes français libérés après 10 mois de captivité en Syrie, s'est dit "super heureux d'être libre". Avec Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torrès, ils doivent être de retour en France dimanche matin, selon l'Elysée. Francetv info résume ce que l'on sait ce leur libération.
Comment ont-ils été libérés ?
Les quatre hommes ont été abandonnés par des hommes inconnus dans la nuit de vendredi à samedi dans le no man's land de la frontière séparant la Turquie et la Syrie, près de la petite ville turque d'Akçakale (sud-est), selon l'agence de presse turque Dogan. Ils ont été découverts par une patrouille de l'armée turque qui, dans un premier temps, a cru avoir affaire à des contrebandiers mais après avoir remarqué que les hommes parlaient français, les ont conduits à un poste de police.
Les familles avaient "connaissance de contacts" ces derniers temps "dont on espérait qu'il seraient fructueux", tout en restant prudents, selon Pierre-Yves Hénin, le père de Nicolas Hénin. "Nous savions qu'après la libération des Espagnols, nous étions en bonne voie et que les négociations se passaient bien", a confirmé Karen Lajon, porte-parole du Comité de soutien.
Comment vont-ils ?
Dans les images diffusées sur les chaînes de télévision turques, on voit les quatre journalistes, cheveux longs et barbus mais visiblement en bonne santé, en train d'entrer et de sortir d'un commissariat dans la nuit.
Ils sont "en bonne santé en dépit des conditions très éprouvantes de leur captivité", selon le président français François Hollande. "Moralement, ce sont des circonstances où l'on est 'boostés', leur moral est particulièrement bon", a abondé Pierre-Yves Hénin. Il confirme qu'ils sont par ailleurs "en bonne santé" mais forcément éprouvés "par ces mois difficiles".
Une rançon a-t-elle été versée ?
La question se pose à chaque libération d'otage : une rançon a-t-elle été versée aux ravisseurs ? Selon Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, cité par Le Parisien, il n'y a "pas eu de rançon" mais des "négociations".
Mais sa déclaration contredit les propos d'Alain Marsaud, député UMP des Français de l'étranger, qui a estimé sur i-Télé : "Il y a toujours une contrepartie. Si ce n'est pas nous qui payons, c'est d'autres qui payent à la place (...) Nos amis, soit qataris soit des Emirats arabes unis, ont dû faire un geste. Est-ce que ce geste c'est de l'argent, est-ce que ce geste ce sont des armes ? Nous le saurons peut-être un jour, peut-être qu'on ne le saura jamais."
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