"Je ne reviendrai pas dans mon pays" : engagé aux côtés des forces kurdes en Syrie, un sniper allemand témoigne
Depuis 2013, plus de 200 volontaires sont partis d'Allemagne pour lutter contre l'organisation terroriste aux côtés des forces kurdes en Syrie. Franceinfo a rencontré un jeune tireur d’élite allemand.
Depuis 2013, plus de 200 volontaires sont partis d'Allemagne pour lutter contre l’Etat islamique en Syrie, aux côtés des forces kurdes. L’envoyé spécial de franceinfo à Raqqa, Omar Ouahmane, a recueilli le témoignage d’un jeune tireur d'élite allemand.
"Je peux toucher une cible à plus d’un kilomètre"
Habituellement discret et peu bavard, Ruben, un jeune allemand, est sorti de l’ombre après l’annonce de la libération de Raqqa. "C’est le stade, nous montre-t-il, désignant la place face à lui. De le voir ainsi, libéré, c’est la meilleure des récompenses ! Car on savait que si on prenait le stade, la bataille de Raqqa serait finie."
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En permanence le fusil en bandoulière, Robben a joué un rôle important dans cette bataille. "Je suis un sniper, explique-t-il. Avec mon fusil de précision, je peux toucher une cible à plus d’un kilomètre." Il nous montre le silencieux qui équipe son arme. "Comme ça, poursuit Robben, personne ne peut entendre de quelle position je tire."
En Allemagne, Robben risque la prison
Le jeune homme a rejoint les YPG, Unités de protection du peuple, fer de lance des forces démocratiques syriennes, par idéalisme. Aujourd’hui, il redoute désormais d’être arrêté dans son pays, l’Allemagne. "Je risque une longue peine en prison, donc je n’y retournerai pas, affirme-t-il. Je reste ici. Là-bas, ils me considèrent comme un terroriste. Et même s’ils m’autoriseraient à revenir, je ne le ferai pas : je déteste mon pays. Pour ce qu’il n’a pas fait contre Daesh, pour ce qu’il m’a fait." Raqqa libéré, Robben se prépare à poursuivre le combat plus à l’Est, dans la province de Deir ez-Zor, en partie contrôlée par les jihadistes.
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