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Ce qu'il faut retenir de l'interview de Bachar Al-Assad à France 2

Le président syrien s'est entretenu avec France 2 pour sa première intervention à la télévision française depuis le début du conflit, en 2011.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Le président syrien Bachar Al-Assad (gauche) est interrogé par David Pujadas, présentateur du journal de 20 heures de France 2, à Damas, la capitale syrienne, le 19 avril 2015. ( SANA / AFP)

Le président syrien, Bachar Al-Assad, a choisi France 2 pour sa première interview à la télévision française depuis le début du conflit en Syrie, en 2011. L'entretien avec David Pujadas a été enregistré, dimanche 19 avril, à Damas, la capitale syrienne, et a été diffusé lundi 20 avril sur France 2.

Une version de 14 minutes a été diffusée lors du journal de 20 heures, mais une version plus longue de 24 minutes est disponible sur francetv info. Voici ce qu'il faut retenir de cet entretien lors duquel le dirigeant syrien est resté inflexible.

Sur son rôle

Au moins 220 000 personnes sont mortes depuis le début du conflit. Mais Bachar Al-Assad assure qu'il n'y est pour rien et qu'il ne fait pas régner la terreur en Syrie. "Comment un gouvernement ou un président qui a agi de manière brutale envers ses citoyens, comment aurait-il pu résister pendant quatre ans ?" interroge-t-il. Selon lui, la déstabilisation de son pays est une manigance. Il dénonce "l’infiltration de terroristes en Syrie avec l'appui d'Etats occidentaux".

Sur l'organisation Etat islamique

"L'Etat islamique a été créé en Irak en 2006 sous la supervision des Américains", tranche-t-il. "Le groupe Etat islamique est venu d'Irak en Syrie car le chaos est contagieux. Quand le chaos est à votre porte, vous devez vous attendre à ce qu'il entre chez vous", poursuit-il. Et de conclure : "Lorsqu'il y a le chaos dans un pays, il devient un terreau fertile pour les terroristes. Ainsi, lorsqu'il y a eu le chaos en Syrie, le groupe islamique est venu en Syrie."

Bachar Al-Assad affirme que Paris a également sa part de responsabilité dans l'émergence de ce groupe : "Le régime français est responsable car il a soutenu ses jihadistes en les considérant comme une opposition modérée."

Sur l'utilisation d'"armes aveugles" et d'armes chimiques

"Aucune preuve", lance le numéro un syrien, qui balaie les accusations à l'encontre de son armée, mise en cause par des photos et des vidéos de bombardements. Il explique que "les armes utilisées contre les terroristes sont des armes qui nécessitent de viser" et que ce sont "les gouvernements occidentaux" qui ont inventé "l'utilisation d'armes chimiques et du chlore"

Sur les relations avec la France

Bachar Al-Assad indique que les services de renseignement syrien et français se parlent, mais qu'il n'y a pas d'échanges d'informations. "Il y a des contacts, mais il n'y a pas de coopération", assure-t-il, précisant que c'est Paris qui est en demande.

Sur le plan diplomatique, il fait mine de garder la main ouverte et se dit "toujours intéressé par le dialogue" mais reproche à la France sa position : "Comment établir un dialogue avec un régime [Paris] qui soutient le terrorisme dans notre pays ?"

Sur l'enquête de la mort du journaliste de France 2 Gilles Jacquier

Le journaliste de France 2 est mort dans la ville syrienne de Homs en janvier 2012. Et les conditions de sa disparition demeurent floues. Bachar Al-Assad affirme que le reporter, au moment de sa mort, était "dans un quartier résidentiel sous contrôle du gouvernement". Le dirigeant syrien ajoute que Gilles Jacquier "a été tué par un obus de mortier et non par balle. Il est évident que le gouvernement ne se serait pas bombardé lui-même ni n'aurait bombardé les quartiers de ses propres partisans".

Ainsi, pour Bachard Al-Assad, il n'y a pas de doute : "Il est donc très clair (...) qu'il a été tué par un obus de mortier tiré par ce que vous appelez l'opposition alors qu'il s'agit en fait de terroristes."

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