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Bataille d'Idlib en Syrie : "La population sera conduite à être affamée"

Alors qu'un assaut du régime semble imminent sur la dernière région rebelle, Raphaël Pitti, médecin humanitaire, alerte sur la situation d'urgence pour les trois millions de personnes qui vivent dans cette zone. 

Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
La ville d'Idleb en Syrie après un bombardement, le 7 septembre 2018.  (ANAS AL-DYAB / AFP)

L'ONU se réunit vendredi 7 septembre à propos de la situation à Idlib, en Syrie, seule province encore aux mains des rebelles. L'armée de Bachar al Assad et son allié russe semblent préparer l'assaut pour reprendre le contrôle de cette enclave, après plusieurs raids aériens russes ces derniers jours. "La population sera conduite à être affamée", a déclaré sur franceinfo Raphaël Pitti, médecin humanitaire, responsable de la formation à l’UOSSM (Union des organisations de secours et soins médicaux).

Trois millions de personnes "bientôt encerclées"

Selon Raphaël Pitti, il y a actuellement 70 000 combattants à Idlib et trois millions de personnes au total. "Il va y avoir, c'est une stratégie qui a été mise en place depuis le début par les Russes, l'encerclement. Deuxièmement, une phase de siège, la population sera conduite à être affamée", explique le médecin, puis "ils couperont toutes les alimentations en eau et ils vont détruire systématiquement l'ensemble des structures hospitalières et des lieux de vie."

Les trois millions de personnes présentes à Idlib sont "en situation de grande précarité parce qu'elles viennent elles-mêmes de zones qui ont été assiégées et bombardées", poursuit-il. "Ils vivent pour la majorité dans des mosquées, dans des écoles, des tentes et sont sous assistance alimentaire et sanitaire", explique Raphaël Pitti.

L'aide humanitaire "continue de rentrer par l'intermédiaire de la frontière turque et par le Croissant-Rouge turc qui permet l'approvisionnement" raconte le médecin. Une grande partie de l'aide est toutefois mise en réserve car "on ne sait pas si on va assister à un siège qui va durer très longtemps. On commence à assister à un départ de la population vers les zones tenues par les Turcs", explique Raphaël Pitti.

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