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Dans la province d'Idleb, des Syriens fabriquent des masques à gaz de fortune pour se protéger des attaques chimiques

Les habitants de la province d'Idleb se préparent à l'offensive imminente du régime syrien contre le dernier bastion des insurgés.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 1 min
Un enfant syrien teste un masque à gaz de fortune, à Maar Chourin, dans la province d'Idleb (Syrie) le 11 septembre 2018. (OMAR HAJ KADOUR / AFP)

Gobelets en carton, sac plastique et paire de ciseaux. Ils n'ont pas plus de matériel qu'un prof d'arts plastiques. Dans la province d'Idleb, ultime bastion insurgé en Syrie, les habitants vivent dans l'angoisse d'une offensive imminente des forces de Bachar Al-Assad, soutenues par la Russie. Les habitants d'Idleb et ses alentours redoutent l'usage d'armes chimiques.

Dans le village de Maar Chourin, sur la terrasse de sa maison, Houzeifa Al-Chahhad, père de trois enfants, bricole donc des masques à gaz de fortune. Ce père de trois enfants s'applique d'abord à faire des trous dans un gobelet à l'aide d'une épingle, pour y laisser passer l'air. Il pose une gaze dans le fond du gobelet, la couvre de coton et y ajoute du charbon en petits morceaux, puis une dernière couche de coton et de gaze, "pour que le charbon ne pénètre pas dans la bouche", explique-t-il.

"J'ai appris sur YouTube"

Un sac en plastique collé au gobelet complète l'équipement, pour couvrir la tête jusqu'aux épaules et protéger ainsi les yeux, les oreilles et les voies respiratoires. "J'ai appris sur YouTube", affirme Houzeifa Al-Chahhad. Dans la ville de Binnich, dans le nord de la province d'Idleb, Oum Majed a, elle, utilisé des canettes pour fabriquer des masques à gaz artisanaux pour tous les membres de sa famille.

Des enfants essaient des masques à gaz bricolés avec des canettes, dans la province d'Idleb (Syrie), le 12 septembre 2018. (MUHAMMAD HAJ KADOUR / AFP)

Mardi 11 septembre, la Russie a affirmé que les rebelles syriens préparaient une "mise en scène" d'une fausse attaque chimique, qui serait ensuite attribuée au régime syrien, pour donner un prétexte à une éventuelle intervention militaire occidentale. Le régime de Damas est accusé d'avoir utilisé à plusieurs reprises des armes chimiques au cours du conflit qui déchire la Syrie depuis 2011 et a fait plus de 350 000 morts. Une attaque a notamment fait plus de 80 morts en avril 2017 à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idleb. Un an plus tard, une attaque chimique présumée dans la ville de Douma, près de Damas, a fait au moins 40 morts.

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