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Attaque chimique en Syrie : "J'ai honte pour la communauté internationale"

Mohammed Abdullah est l'un des rescapés syriens de l'attaque chimique de 2013 dans une banlieue de Damas. Il accuse la communauté internationale d'"ignorer ces crimes de guerre".

Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Un homme se fait soigner à l'hôpital après l'attaque du régime syrien sur le village de Khan Cheikhoun, le 4 avril 2017. (MOHAMMED KARKAS / ANADOLU AGENCY)

Après une possible attaque chimique sur une ville rebelle syrienne, qui a fait 58 morts et plus de 150 blessés mardi 4 avril à Khan Cheikhoun (ouest), la communauté internationale s'est empressée de dénoncer un acte "intolérable". Pourtant, on a déjà vu ces images d'horreur, d'enfants saisis de convulsions et peinant à respirer, il y a quatre ans, lors de l'attaque d'une banlieue de Damas qui avait fait 1 400 morts et des milliers de victimes.

Mohammed Abdullah, lui, s'en souvient. Il faisait partie des victimes ce jour-là. Aujourd'hui réfugié à Bruxelles, ce Syrien se dit choqué par l'immobilisme de la communauté internationale. 

"Les photos que je vois aujourd'hui, ce sont les mêmes que celles que j'ai prises il y a quatre ans, raconte l'ex-photographe de l'agence Reuters à franceinfo. Cela recommence et le problème c'est que les dirigeants du monde entier ignorent ces crimes de guerre", selon lui.

J'ai honte pour la communauté internationale. J'ai honte de la voir exhiber son humanité et ne rien faire en réalité. 

Mohammed Abdullah, ex-photographe de presse syrien

à franceinfo

"Je suis choqué parce que je pensais qu'après ce qu'il s'est passé il y a quatre ans, il n'y aurait plus d'attaques chimiques, explique Mohammed Abdullah, mais apparement je me suis trompé. Les civils ont le droit de vivre, de ne pas être humiliés et tués par n'importe quel type d'armes."

Aujourd'hui, l'ancien photographe milite pour que la communauté internationale intervienne. Il est persuadé qui si cela avait été fait plus tôt, Bachar Al-Assad, le président syrien, "n'aurait pas eu le courage" de lancer de nouvelles attaques comme celle-ci. Il participe à une manifestation en soutien au peuple syrien, ce mercredi, à Bruxelles alors que le conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir en urgence, le même jour, pour examiner les circonstances des frappes. 

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