Barack Obama fait son bilan (en demi-teinte) de l'année 2013
Avant de partir à Hawaï pour les fêtes de fin d'année, le président américain a donné une conférence de presse sur l'année passée.
Revers en politique étrangère, résultats parlementaires squelettiques et humiliation sur la réforme santé : Barack Obama a préféré glisser, vendredi 20 décembre, sur le bilan d'une année 2013 difficile et dit espérer une "percée pour les Etats-Unis" en 2014. "Pendant l'année qui vient de s'écouler, il y a évidemment eu quelques sources de frustration", a affirmé le président américain lors d'une conférence de presse.
"La fin de l'année est toujours un bon moment pour réfléchir à ce que l'on pourrait mieux faire l'année suivante", a-t-il ajouté. "Je suis certain que j'aurai de meilleures idées après quelques jours de sommeil et de soleil", a-t-il renchéri, visiblement fatigué, quelques heures avant de s'envoler pour son archipel natal d'Hawaii (Pacifique) où il va passer les fêtes.
Sur sa réforme de santé
Barack Obama a refusé de répondre à la question, posée d'emblée, de savoir si 2013 avait été la "pire année" de sa présidence, alors qu'un an après sa nette réélection, sa cote de confiance est au plus bas, à peine 40%. Principale raison, les débuts chaotiques du volet central de sa réforme de l'assurance-maladie, l'"Obamacare".
Le portail internet censé donner accès à une couverture santé à plus de 30 millions d'Américains s'est avéré déficient à son lancement le 1er octobre, contraignant l'administration à une mise à jour en catastrophe. En outre, des milliers d'Américains se sont rendus compte que le nouveau système les contraindrait à abandonner leur couverture actuelle, augmentations de cotisations à la clé.
Tentant d'endiguer les effets de ces "ratages" à répétition, le président américain a offert concession sur concession. Mais il a réaffirmé vendredi que "la demande est là, et le produit est bon".
Sur les armes à feu
Ce n'est pas le seul revers que le Congrès a fait subir à l'administration Obama. La Chambre a ainsi refusé l'encadrement plus strict de la circulation des armes à feu, malgré l'activisme de l'administration après le massacre d'écoliers à Newtown. Vendredi, Barack Obama a encore dénoncé une "erreur" des élus.
Quant à la réforme de l'immigration, grande promesse de campagne, si elle a été adoptée au Sénat à majorité démocrate, elle reste dans les limbes à la Chambre. Comble de l'humiliation, Barack Obama n'a pas réussi à convaincre le Congrès du bien-fondé de frappes contre la Syrie pour punir le régime de Bachar al-Assad d'avoir eu recours à son stock d'armes chimiques.
Sur l'affaire Snowden
Moscou a aussi adressé un pied de nez à Washington en accueillant le fugitif Edward Snowden, dont les révélations sur les opérations d'espionnage américaines ont terni le blason de Barack Obama à l'étranger. Vendredi, le président a esquivé la question d'une amnistie pour l'ex-consultant, au nom de la séparation des pouvoirs. Il dit regretter les "dégâts inutiles" provoqués par le jeune homme.
Sur le chômage
Reste que pour la première fois depuis 2009, Barack Obama aborde les fêtes de fin d'année sans crise budgétaire ou fiscale à gérer. Républicains et démocrates du Congrès sont parvenus à un compromis sur les dépenses et les recettes pour deux ans, sur fond de baisse graduelle du chômage et de reprise économique.
"Nos entreprises sont en bonne position pour une croissance et de nouveaux emplois. Et je pense sincèrement que 2014 peut être une année de percée pour les Etats-Unis", a espéré Barack Obama vendredi.
Sur l'Iran
Enfin, dans une année marquée par des relations toujours rugueuses avec la Russie, la Chine ou encore l'Afghanistan, Barack Obama peut se targuer d'un spectaculaire réchauffement avec l'Iran. Dans la foulée de l'arrivée au pouvoir du modéré Hassan Rohani, la république islamique a scellé un accord intérimaire pour tenter de trouver une solution durable au dossier de son programme nucléaire controversé.
Vendredi, Barack Obama a cherché à protéger les négociations, en exhortant le Congrès à ne "pas encore" voter de nouvelles sanctions contre Téhéran.
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