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Renzi, l’homme pressé, souffle ses deux bougies à la tête du gouvernement italien

Cela fait exactement deux ans que Matteo Renzi est devenu président du Conseil italien. Et, depuis le 21 février 2014, le plus jeune chef de gouvernement de l’Union européenne n’a pas chômé. Avec un style bien à lui, il a dépoussiéré l’Italie et ne compte pas s’arrêter là.
Article rédigé par franceinfo
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  (© Alessandro Bianchi, Reuters)

Deux ans de mandat, et le bilan est plutôt positif, en tout cas si l’on regarde la capacité de Matteo Renzi à réformer son pays. Le jeune président du Conseil italien (41 ans tout juste) se gargarise d’avoir ôté à l’Italie son image de pays européen sclérosé.

 

La longue liste des réformes de Matteo Renzi

Les mauvaises langues diront qu’en deux ans, il en a fait bien plus que François Hollande en 4 ans. Depuis février 2014, Matteo Renzi a fait parcourir un très long chemin à l’Italie. Sa mesure la plus emblématique est sans doute le Jobs Act, qui facilite le licenciement en particulier pendant les trois premières années de contrat. L’ancien maire de Florence a aussi réussi à faire passer une réforme de l’éducation (la "Buona scuola"), de la fonction publique, de la loi électorale ("Italicum"), et enfin une réforme institutionnelle avec l’abolition du Sénat et donc la fin du bicaméralisme parfait qui était en vigueur en Italie depuis 1947.

 

Matteo Renzi a toujours "la même faim de réformes"

La « méthode Renzi »

Comment le chef du gouvernement italien a-t-il pu transformer son pays sans y mettre le feu ? Matteo Renzi est un technicien habile, un fin stratège et un bulldozer : il avance tête baissée vers ses objectifs de modernisation. Et il n’hésite pas à faire passer les réformes au forceps, par le vote de confiance, comme cela a été le cas avec la réforme de l’éducation. C’est par ailleurs un grand communicant, adepte de Twitter.

Chef du parti démocrate et Premier Ministre en même temps, il contrôle son parti et son gouvernement, sans véritable force d’opposition puisque la droite est désunie et affaiblie.

Matteo Renzi n'hésite pas à se comparer à John Fitzgerald Kennedy

Un talon d’Achille

Le premier obstacle sérieux qui se pose sur le chemin de Matteo Renzi après deux ans de gouvernement, c’est l’union civile pour les couples de même sexe, dans une Italie toujours catholique. Sur le "dico", le pacs à l’italienne, en 2007, Romano Prodi avait dû faire marche arrière, peu avant que son gouvernement ne tombe. Sur cette question, le parti démocrate est toujours divisé, entre les progressistes et "catho-dém".

 

Prochain défi : s’imposer sur la scène européenne.

Matteo Renzi plaide pour une Europe qui ne soit pas uniquement concentrée sur l’austérité, "un médicament qui tue le patient ", selon ses mots. Il veut obtenir un peu de flexibilité sur le pacte de stabilité, et plaide pour une Europe de la solidarité, notamment sur la question de l’immigration. Et il propose des primaires pour l’élection du président de la Commission européenne. "L’Europe doit retrouver ses idéaux ", et pour l’Italien, cela ne peut se faire sans la France.

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