Raj Rajaratnam, patron fondateur du fond d'investissement Galleon devra passer 11 ans en prison.
C'est la plus grosse affaire de délit d'initié jugée à New York. M. Rajaratnam aurait bénéficié de 72 millions de dollars en gains illicites et pertes évitées entre 2003 et 2009.
Le juge chargé du dossier, Richard Holwell, a expliqué que sa conduite "illustre un virus dans notre culture des affaires qui doit être éradiqué". Il a expliqué qu'il avait déterminé la peine en tenant compte de plusieurs facteurs: la gravité des faits, mais aussi l'état de santé fragile de l'accusé, ainsi que ses bonnes oeuvres. En effet, M. Rajaratnam, 54 ans, souffre "d'un diabète avancé conduisant à une défaillance rénale imminente", selon le juge.
Selon la défense, M. Rajaratnam a fait des donations caritatives de l'ordre de 45 millions de dollars. Quant à l'action philanthropique du milliardaire d'origine sri-lankaise : "la réaction et l'attention portées par l'accusé aux moins privilégiés dépassent largement la norme" pour les hommes d'affaires richissimes, selon le juge.L'avocat de la défence, Terence Lynam, a protesté contre la peine demandée par l'accusation, "comparable à (ce qui serait décidé) pour un meurtre, et plus sévère que (...) pour une agression sexuelle".
En tout état de cause, l'état de santé de M. Rajaratnam aggrave le ressenti de la peine: "la prison est une punition plus intense" pour les grands malades, selon le juge. M. Rajaratnam devra en outre renoncer à 53,8 millions de dollars mal acquis et verser une amende de 10 millions. Il débutera sa sentence le 28 novembre, mais le juge Holwell a refusé de le laisser en liberté durant la procédure d'appel.
Raj Rajaratnam, vêtu comme à son habitude d'un costume sombre, a décliné l'offre du juge de s'exprimer durant l'audience. Il avait été reconnu coupable le 11 mai de tous les délits d'initié dont il était accusé, au terme d'un procès de deux mois. Son avocat avait alors indiqué qu'il ferait appel. Il encourait jusqu'à 205 ans de prison si le juge décidait de ne pas confondre les peines.
Pour le juriste Robert Mintz, autrefois procureur dans le New Jersey, "même si cette peine est nettement inférieure à ce qu'avait demandé l'accusation, vu l'âge et les problèmes de santé de M. Rajaratnam, cela reste une punition très sévère". "A tort ou à raison, il n'y a aucun doute que les peines dans les affaires de délit d'initié seront pendant des années jugées à l'aune de ce procès", a assuré M. Mintz.
Dans ce dossier tentaculaire impliquant plusieurs des grands noms de la finance et des affaires américaines, une vingtaine d'accusés avaient choisi de plaider coupable. La défense avait tenté de faire valoir que M. Rajaratnam n'avait rien fait d'illégal et avait décidé ses opérations de marché sur la base d'informations publiques ou obtenues de façon légitime
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