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Guerre au Yémen : l'Allemagne prolonge de six mois le gel de ventes d'armes à l'Arabie saoudite

Berlin refuse que ses armes soient utilisés au Yémen, un conflit qui a fait plus de 10 000 morts depuis 2015.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2 min
Un combattant loyaliste dans les ruines de la ville de Al-Shurayja (Yémen), le 27 mars 2018. (SALEH AL-OBEIDI / AFP)

L'Allemagne a annoncé, jeudi 28 mars, qu'elle prolongeait de six mois son gel des ventes d'armes à l'Arabie saoudite, jusqu'au 30 septembre, alors que ses partenaires faisaient pression pour une levée du moratoire. "L'ordre d'arrêt pour les exportations d'armes autorisées vers l'Arabie saoudite est prolongé au-delà du 31 mars de six mois supplémentaires jusqu'au 30 septembre 2019", a indiqué le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, dans un communiqué.

Concernant les programmes communautaires et les autorisations d'exportations correspondantes en rapport avec l'Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis, l'Allemagne "va s'employer dans ses consultations avec ses partenaires à ce que les équipements militaires produits en commun ne soient pas utilisés dans la guerre au Yémen", et ce pendant "neuf mois", jusqu'au 31 décembre.

La France et le Royaume-Uni réclamaient la levée du moratoire

La guerre au Yémen a fait plus de 10 000 morts depuis 2015. Le conflit oppose des forces progouvernementales, soutenues par l'Arabie saoudite, aux rebelles houthis. L'Allemagne fera aussi le nécessaire pour qu'aucun armement des projets qu'elle mène en collaboration avec d'autres pays ne puisse non plus être livré à l'Arabie saoudite ou aux Emirats jusqu'à la fin de l'année. Quant aux bateaux du chantier de Wolgast (nord-est de l'Allemagne) qui devaient être livrés aux Saoudiens, Seibert a assuré que le gouvernement trouverait une "solution", soit en vendant les navires sans les livrer dans l'immédiat, soit en les vouant à une utilisation par l'Allemagne.

Cela faisait plusieurs semaines que les partis au pouvoir en Allemagne étaient en désaccord sur le gel de ventes d'armes. Les conservateurs de la CDU d'Angela Merkel militaient pour une levée du moratoire quand les sociaux-démocrates du SPD martelaient qu'ils ne voulaient pas que le pays vende des armes dans des zones de crise ou à des dictatures. Cette question a aussi envenimé ces derniers mois les relations entre Berlin, Paris et Londres, Français et Britanniques faisant pression pour une levée du moratoire.

Des systèmes communs avec la France et le Royaume-Uni étaient en effet concernés par ce gel des ventes d'armement en raison de la présence de composants allemands. Dans une lettre fort peu diplomatique adressée à son homologue allemand Heiko Maas en février, le ministre des Affaires étrangères britannique, Jeremy Hunt, avait accusé Berlin de manque de loyauté. Mardi, l'ambassadrice de France en Allemagne, Anne-Marie Descôtes, avait critiqué le caractère "imprévisible" de la politique allemande d'exportations d'armes.

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