Entre Emmanuel Macron et le prince héritier d'Arabie Saoudite, une rencontre inédite et polémique
Aurélien Denizeau, spécialiste de la géopolitique du Moyen-Orient, était l'invité du 23h de franceinfo vendredi 3 décembre pour évoquer le déplacement controversé d'Emmanuel Macron en Arabie Saoudite samedi.
Emmanuel Macron sera samedi 4 décembre le premier président occidental à s'afficher aux côtés du prince héritier d'Arabie Saoudite, Mohammed ben Salmane. L'image d'Emmanuel Macron va-t-elle en pâtir ? "En Arabie Saoudite, on lui saura gré d'avoir réintégré le royaume et son homme fort au sein de la communauté internationale, de façon symbolique au moins. Évidemment, en Occident, les défenseurs des droits de l'homme et les adversaires du régime saoudien estimeront que cette visite n'était pas nécessaire", explique Aurélien Denizeau, spécialiste de la géopolitique du Moyen-Orient, sur franceinfo vendredi soir.
"La France complice de crimes de guerre ?"
"Le problème qui se pose, c'est de savoir jusqu'où la question des contrats économiques et des ententes diplomatiques peuvent légitimer un silence voire une complaisance de certains dirigeants occidentaux à l'égard de régimes alliés. Autre question : à quoi vont servir les armes vendues ? La France peut-elle être complice de crimes de guerre ?", se demande ce docteur en sciences politiques et relations internationales.
Chez Emmanuel Macron, "il y a une volonté de manifester de l'activisme, de jouer sur l'effacement des Etats-Unis pour montrer que la France peut être un partenaire alternatif, voire un médiateur. Mais notre influence a beaucoup baissé au Moyen-Orient", conclut Aurélien Denizeau.
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