: Vidéo Au Yémen, un enfant meurt toutes les dix minutes, victime de "la pire crise humanitaire du monde"
Théâtre d’un conflit qui oppose les rebelles Houthis et une coalition menée par l’Arabie saoudite depuis plus de trois ans, le Yémen est victime de "la pire crise humanitaire du monde" selon l’ONU.
Aujourd’hui, le Yémen c’est 27 millions d’habitants, dont huit millions au bord de la famine, deux millions de déplacés et un million affecté par une épidémie de choléra, difficilement contrôlable à cause de la guerre. Depuis plus de trois ans, le pays est enlisé dans un conflit meurtrier entre les rebelles houthis, soutenus par l’Iran chiite, et une coalition menée par l’Arabie saoudite. En plus d’avoir provoqué plus de 10 000 morts et 53 000 blessés, la guerre a entraîné une grave crise humanitaire et sanitaire. La situation est critique : un enfant meurt toutes les dix minutes. En 2017, l’ONU a déclaré que le pays connaissait "la pire crise humanitaire depuis la seconde guerre mondiale" et évoque régulièrement des risques de famine à grande échelle.
Les deux tiers de la population ont besoin d’assistance
D’après un nouveau rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), plus de 22 millions de Yéménites ont aujourd’hui besoin d’assistance, soit les deux tiers de la population. Le rapport note qu’il s’agit d’une augmentation de 1,5 million de personnes au cours des six derniers mois.
En 2017, le conflit s’est en effet enlisé avec une intensification des frappes aériennes de la coalition et l’instauration d’un blocus total le 4 novembre dernier. L’eau potable, la nourriture et l’accès aux soins médicaux manquent, tandis qu’une épidémie de choléra frappe le pays depuis avril, d’après l’Organisation mondiale de la santé. Selon le Comité international de la Croix-Rouge, un million de personnes sont atteintes de cette épidémie, dont un tiers d’enfants.
De plus, selon l’Ocha, 8,4 millions de personnes ont été confrontées à la faim en 2017. Des centaines de personnes se nourrissent dans des décharges, comme en témoigne ce garçon : "Nous venons ici pour manger et boire ce que l’on trouve dans ces déchets. Je ramasse le pain et le plastique et je retourne les vendre pour acheter de la nourriture."
Le 22 janvier, l’Arabie saoudite, critiquée par son intervention militaire, a annoncé une "nouvelle aide humanitaire" de 1,5 milliard de dollars (environ 1,2 milliard d'euros) et une opération pour augmenter la capacité des ports du pays en guerre afin de faciliter les secours "via des agences de l’ONU et des organisations internationales".
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