Yémen: l'espoir des opposants après l'évacuation du président Saleh
"C'est fini, le régime est tombé", "Aujourd'hui, un nouveau Yémen est né". Alors que des milliers de personnes manifestent dans les rues de Sanaa et Taëz ce dimanche pour saluer le départ hier soir d’Ali Abdallah Saleh vers un hôpital saoudien, l’opposition cherche à prendre la main. Ce départ "marque, pour nous, le début de la fin de ce régime tyrannique et corrompu. Nous œuvrerons de toutes nos forces pour empêcher son retour", annonce le porte-parole de l'opposition parlementaire, Mohamed Qahtan.
Le président Saleh est blessé depuis vendredi soir et la chute d’un obus sur le palais présidentiel à Sanaa. L’attaque a tué onze membres de la garde présidentielle et blessés cinq dignitaires du régime, dont le Premier ministre. Selon un responsable saoudien, "le président Saleh a subi deux opérations qui ont réussi: la première a consisté à extraire un éclat (d'obus) de la poitrine, alors que la deuxième est une opération de neurochirurgie au cou. La prochaine opération sera une opération de chirurgie esthétique". Toujours selon cette source, le chef de l'Etat yéménite doit passer deux semaines en convalescence avant de pouvoir rentrer à Sanaa.
De fait, le chaos règne autant dans les rues yéménites qu’à la tête de l’Etat. Contrairement à ce que prévoit la Constitution yéménite, le vice-président n'a pas été officiellement chargé d’assurer l'intérim. Selon plusieurs sources à Sanaa, c'est Ahmed, le fils aîné du président Saleh et commandant de la Garde républicaine, qui s’est installé au palais présidentiel. L’armée pourrait aussi être tentée de jouer un rôle via le général Ali Mohsen Al-Ahmar, rallié à la contestation en mars dernier et soutenu par l’opposition parlementaire. De son côté, le cheikh Sadek al-Ahmar, le chef de la puissante tribu des Hached, serait prêt à une trêve.
_ Reste à savoir si le président Saleh est totalement hors course. Selon un responsable saoudien, Le porte-parole du parti au pouvoir assure qu’il allait "regagner le Yémen dans les prochains jours" . Pour tenter de dénouer cette situation, l’Arabie Saoudite devrait jouer un rôle d’arbitre. Depuis le début de la contestation en février, Ryad est le chef de file des monarchies du Golfe en quête d’une transition pacifique du pouvoir.
En attendant, les combats continuent dans plusieurs villes du pays. A Sanaa, cinq personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans une fusillade entre forces loyalistes et combattants tribaux. Plusieurs victimes également ce dimanche à Taëz, fief de la contestation. Echauffourées également à Aden, où un barrage de policiers a été pris d’assaut.
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