Yémen : incertitudes sur l'état de santé du président Saleh
Quel est l'état de santé d'Ali Abdallah Saleh? Selon une source gouvernementale saoudienne, le président yéménite est arrivé à Ryad samedi soir pour se faire soigner de plusieurs blessures au cou et à la poitrine. De son côté, la chaîne de télévision Al Djazira annonce que c'est désormais le vice-président yéménite, Abd-Rabbu Mansour Hadi, qui assume les fonctions de président par
intérim.
_ Des déclarations démentie par plusieurs dignitaires du régime en place. "Le président Saleh n'a pas quitté Sanaa. Son état de santé ne nécessite pas de soins à l'étranger" , déclare par exemple Soltane al-Barakani, secrétaire général adjoint du Congrès Populaire Général (CPG, parti présidentiel).
Une chose est sûre: le chef de l'Etat a été " blessé à la tête" vendredi dans le bombardement du palais présidentiel yéménite. Selon un proche du président, il aurait des "brûlures et des égratignures au visage et à la poitrine" . Le bilan de l'attaque s'élève désormais à 11 morts et 124 blessés, selon un responsable du gouvernement.
C'est la première fois que les opposants au régime s'attaquaient directement au président yéménite. Six autres responsables du régime, blessés dans le bombardement du palais présidentiel, ont d'ores et déjà été transférés en Arabie saoudite. Parmi eux, le Premier ministre Ali Moujawar ou encore le président de la chambre des députés. Motif invoqué : les hôpitaux saoudiens sont mieux équipés que les établissements yéménites.
Dans un enregistrement sonore diffusé vendredi, le président Saleh a attribué l'attaque à la fédération tribale Hached, qui combat à l'arme lourde les forces gouvernementales. Celles-ci ont répliqué en pilonnant les résidences des chefs de l'opposition. On compterait déjà 10 morts et 35 blessés dans le bombardement de la maison de cheikh Hamid al-Ahmar.
Confusion dans le pays
Les défections se multiplient pour le camp Saleh. Le commandant de la 33e division blindée de l'armée yéménite a annoncé son ralliement à l'opposition. Les troupes du général Jebrane Yahia al-Hachedi contrôlent une vaste région au sud-ouest du Yémen.
A Taëz, à 270 kilomètres au sud de Sanaa, la police et l’armée auraient quitté la ville, où pillages et désordres se multiplient. Depuis dimanche dernier, les affrontements y ont provoqué la mort d'une cinquantaine de personnes.
La haute représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a déclaré que l'Union européenne était prête a aider les ressortissants communautaires à quitter le pays. La Russie s'est dite préoccupée par "la terrible guerre civile " au Yémen et appelé à un règlement négocié.
Le président Ali Abdallah Saleh est confronté depuis janvier à une contestation sans précédent en 33 ans de pouvoir. Au départ pacifique, le conflit s'est envenimé depuis une dizaine de jours. Les combats ont fait près de 200 morts.
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