Pas de répit entre Israël et les groupes armés de Gaza
Vingt-sept personnes ont trouvé la mort depuis le début de la confrontation, vendredi, et une soixantaine ont été blessées. Cette spirale de violence inquiète la communauté internationale.
C'est l'un des week-ends les plus meurtriers depuis plus de trois ans dans la bande de Gaza. La flambée de violence entre des groupes palestiniens et l'armée israélienne a fait au moins 27 morts et une soixantaine de blessés. Rien que lundi 12 mars, de nouvelles frappes aériennes israéliennes ont fait sept victimes. La communauté internationale s'inquiète.
• Roquettes palestiniennes contre missiles israéliens
Ce nouveau cycle de violences a été déclenché, vendredi, par "l'élimination ciblée" par Israël, de Zouheir Al-Qaïssi, chef des Comités de résistance populaire, un mouvement basé à Gaza qui prône la lutte armée contre l'Etat hébreu.
La riposte palestinienne a été immédiate. Selon l'armée israélienne, plus d'une centaine de roquettes se sont abattues en trois jours sur le territoire israélien en provenance de l'enclave palestinienne. Au moins quatre personnes, dont trois ouvriers agricoles thaïlandais, d'après les médias, ont été blessées par ces tirs dans le secteur d'Eshkol (sud), selon les services de secours israéliens. Selon un communiqué militaire israélien, le système de défense antimissile Iron Dome a intercepté 10 roquettes, lancées sur les villes de Beer-sheva, Ashdod et Ashkelon (sud d'Israël).
En représailles, l'aviation israélienne a effectué une série de bombardements à Gaza, contre des dépôts d'armes palestiniens et des sites de lancement de roquettes : au total, plus d'une trentaine de frappes au cours du week-end, une vingtaine de morts et une soixantaine de blessés côté palestinien. La dernière frappe en date, dans la nuit de dimanche à lundi, a touché le camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de l'enclave palestinienne, tuant un homme, une femme et un adolescent de 15 ans, selon le porte-parole des services d'urgence de Gaza.
• Le Jihad islamique en première ligne
Le général Yoav Mordehaï, porte-parole en chef deTsahal, précise que "toutes les cibles étaient des terroristes, à l'exception d'un enfant qui s'était approché d'un site de lancement de roquettes du Jihad islamique". Selon lui, le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, "ne tire pas, mais ferme les yeux" sur les activités du Jihad islamique et des Comités de résistance populaire.
"A l'escalade nous répondrons par l'escalade", réplique le Jihad islamique. Ce mouvement radical soutenu par Téhéran et privilégiant la lutte armée promet ans un communiqué que sa branche militaire allait "poursuivre ses opérations quel qu'en soit le prix".
• Réunion à l'ONU
La Chine a appelé lundi l'Etat hébreu à "cesser ses raids", s'avouant "préoccupée par la détérioration de la situation à Gaza". Les Etats-Unis se sont aussi dits ce week-end "profondément préoccupés", et ont appelé "les deux parties à tout mettre en œuvre pour que le calme revienne".
Une réunion de haut niveau du Quartette, dont les membres (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) tentent de débloquer le processus de paix, doit se tenir lundi à New York.
Israël a réclamé dimanche au Conseil de sécurité des Nations unies "une condamnation sans équivoque des tirs incessants de roquettes", tandis que le représentant palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, lui a demandé d'"agir d'urgence pour répondre à la crise", accusant Israël d'"escalade dans la violence meurtrière et la terreur".
• L'Egypte, médiatrice
Le ministre chargé des Affaires stratégiques israélien, Moshé Ya'alon, a exclu "pour le moment une opération israélienne de grande envergure car ce n'est pas nécessaire". Il a assuré qu'Israël ne négociait pas avec le Hamas mais a confirmé que ce dernier s'était adressé à l'Egypte pour "parvenir à une accalmie".
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