Trois heures de répit pour Gaza
Israël a décidé d'interrompre quotidiennement dès ce mercredi ses bombardements sur Gaza durant trois heures "pour des raisons humanitaires", à la suite de l’initiative franco-égyptienne et au lendemain d'une journée particulièrement meurtrière pour les civils. Au cours de cette courte période de calme, les habitants de Gaza se sont rués dans les épiceries et les boulangeries de la ville pour se ravitailler après 12 jours passés reclus dans leur maison en raison des attaques d'une violence sans précédent de l'armée israélienne.
Selon un porte-parole militaire, cette pause dans les attaques de trois heures avait pour but de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, permettre à la population de se réapprovisionner, et faciliter le travail des organisations non gouvernementales. Selon lui, 80 camions transportant de l'aide humanitaire ainsi que l'approvisionnement en carburants devaient entrer à Gaza mercredi.
Le président Nicolas Sarkozy s'est "vivement" félicité mercredi qu'Israël et l'Autorité palestinienne aient accepté le plan franco-égyptien pour Gaza, présenté la veille par le président égyptien Hosni Moubarak. Le communiqué du président Sarkozy ne fait pas mention du mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza. Peu après le communiqué de la présidence française, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a fait savoir qu'il accueillait favorablement le plan égyptien et allait se rendre en Egypte.
Sécurisation des frontières
Pour sa part, Israël s'est dit favorable à l'initiative de l'Egypte et a annoncé que les bombardements israéliens sur Gaza cesseraient quotidiennement pendant trois heures à partir de 11H00 GMT (12H00 heure française) mercredi. Un membre du bureau politique du Hamas, Moussa Abou Marzouk, a annoncé quant à lui que le mouvement islamiste palestinien n'avait pas l'intention de lancer des roquettes sur Israël pendant la pause des bombardements israéliens sur Gaza
Le plan de sortie de crise mis sur la table par l'Egypte, élaboré en étroite coopération avec la France, prévoit, outre un cessez-le-feu pour permettre l'ouverture d'un corridor humanitaire, accepté par Israël en le limitant à trois heures par jour, des engagements et des garanties pour Israël et les Palestiniens. Les garanties devraient inclure "la sécurisation des frontières", ce qu'exige Israël, "l'ouverture des points de passage frontaliers et la levée du siège" de la bande de Gaza, comme le réclament les Palestiniens.
Reprises ses hostilités
Après cette pause, un bombardement a fait deux morts dans le quartier de Zeitoun, dans l'est de la ville de Gaza. Deux roquettes ont été tirées par des Palestiniens contre la ville de Beersheva, la capitale du sud d'Israël, sans faire de victime. Auparavant, des groupes armés palestiniens avaient tiré 13 roquettes, dont l'une durant la pause des frappes, contre la ville d'Ashkelon, a précisé le porte-parole, qui a fait état de dégâts matériels mais pas de blessé. Le cabinet de sécurité israélien a approuvé ce soir une extension de son offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza selon un haut responsable de la Défense.
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