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Très vive tension en Egypte après l'attentat d'Alexandrie

Des incidents ont éclaté hier au Caire lors d'une manifestation de la communauté chrétienne copte, qui réclame davantage de protection. Les autorités craignent que la tension déjà vive entre chrétiens et musulmans ne dégénère. Sept personnes sont interrogées sur l'attentat qui a fait 21 morts devant une église copte d'Alexandrie lors du réveillon du Nouvel An.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Ils étaient des centaines dans les rues d'Alexandrie et du Caire, hier, pour exprimer leur colère. Les coptes dénoncent "la lâcheté" du gouvernement et le manque de protection de leur communauté. "Révolution en Egypte,
dans toutes les églises d'Egypte" ont scandé certains manifestants.

Au Caire, le rassemblement a tourné à l'affrontement avec les forces de l'ordre. Les incidents se sont prolongés tard dans la nuit devant la Cathédrale Saint-Marc, siège du patriarcat copte orthodoxe. "Etes-vous avec nous ou contre nous ?" ont lancé des coptes aux policiers. Une voiture de responsables officiels, venus présenter leurs condoléances, a été la cible de jets de pierre. Plusieurs dizaines de manifestants ont tenté d'encercler le
grand imam d'Al-Azhar, Ahmad al-Tayeb, l'un des principaux responsables
religieux musulmans du pays, donnant des coups sur sa voiture.

Des incidents ont également eu lieu à Alexandrie et dans le sud du pays, où des musulmans ont été pris à partie.

Beaucoup de responsables spirituels et politiques du pays appellent pourtant les chrétiens et les musulmans à faire bloc,
craignant que l'attaque d'Alexandrie ne provoque une escalade des tensions confessionnelles. "Quelqu'un veut faire exploser ce pays" et provoquer "une guerre civile
religieuse" en Egypte, affirmait hier le quotidien pro-gouvernemental Rose
el-Youssef. La minorité chrétienne d'Egypte représente environ 10% des
79 millions d'habitants du pays. Les relations tendues avec la
majorité musulmane dégénèrent régulièrement en violences.

L'attentat n'a pas été revendiqué, mais la piste d'Al-Qaïda est évoquée par
les autorités qui rappellent que l'organisation, qui avait revendiqué
l'attentat meurtrier du 31 octobre contre une cathédrale de Bagdad, avait
proféré des menaces contre les chrétiens d'Egypte.

Sept personnes sont actuellement en détention, interrogées sur l'attentat qui a fait 21 morts et 97 blessés.

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