Syrie : Bachar al-Assad accorde une amnistie générale
La carotte et le bâton, c'est, semble-t-il, la stratégie adoptée par le régime syrien face à la contestation qui perdure depuis dix semaines. Après avoir manié le bâton abondamment, le président syrien Bachar al-Assad a accordé une amnistie générale à tous ceux qui ont été emprisonnés. La mesure concerne même les mouvements politiques interdits, comme les Frères musulmans, auxquels l'appartenance peut valoir la peine de mort, depuis le soulèvement de 1982.
Cette mesure est à mettre dans la lignée des réformes que le président a concédé pour tenter de faire baisser la pression : levée de l'état d'urgence permanent, citoyenneté pour les Kurdes de l'est.
Mais ces mesures ont été accompagnées d'une répression sans pitié et des militants syriens ont affirmé que 10.000 personnes avaient été arrêtées depuis le début des manifestations contre Assad, dans la ville de Deraa, à la mi-mars, et qu'un millier de civils avaient été tués.
La répression semble d'ailleurs se poursuivre, puisque cinq personnes auraient été tuées dans le bombardement de la ville de Rastan par des chars. Les forces de sécurité ont aussi donné l'assaut à Hirak, une ville de la Plaine de Hauran, dans le sud.
Alors que les puissances occidentales tentent, sans succès jusqu'à présent, d'obtenir la condamnation de la Syrie par le Conseil de sécurité de l'ONU, l'Unicef a de son côté demandé à la Syrie d'enquêter sur des
informations selon lesquelles des “actes horribles” de violence auraient été perpétrés contre des enfants interpellés. Certaines informations font aussi état d'enfants tués durant la répression des manifestations.
L'agence se dit “particulièrement troublées par de récentes images vidéo d'enfants détenus arbitrairement et torturés ou victimes pendant leur détention de mauvais traitement ayant dans certains cas entraîné la mort”.
_ La télévision syrienne a annoncé mardi que le ministre de l'Intérieur, Mohammad al Chaar, avait ouvert une enquête sur la mort de Hamza Khatib, un garçon de 13 ans, qui, selon des activistes, est mort sous la torture en détention. Des images de son corps meurtri et ensanglanté ont circulé sur internet.
Grégoire Lecalot, avec agences
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