Rencontre au sommet entre la Syrie et le Liban à Paris
Certains des invités du lancement de l'Union pour la Méditerranée ont beaucoup à se dire. Bachar al-Assad et Michel Sleimane sont les héritiers d'un long contentieux entre la Syrie et le Liban. Leur rencontre dans un salon de l'Elysée, sous le patronage de Nicolas Sarkozy et en présence de l'émir du Qatar - où se sont déroulées les récentes négociations qui ont abouti à l'arrivée de Michel Sleimane - ne bouleversera sans doute pas de fond en comble les rapports entre les deux pays. Mais c'est la première fois que les deux hommes se voient depuis l'arrivée au pouvoir de Michel Sleimane, le 25 mai.
Courtisé par la France de Nicolas Sarkozy après avoir été ostracisé par celle de Jacques Chirac - qui sera d'ailleurs absent aux cérémonies du 14 juillet - Bachar al-Assad multiplie les ouvertures pour tenter de sortir son pays du statut de pestiféré international. Il assure ainsi que l'armée syrienne ne reviendra jamais au Liban. Et de souligner que la Syrie a toujours voulu normaliser ses relations avec le Liban, et qu'il est prêt à en examiner les conditions.
Derrière les attentats, l'ombre de la Syrie
Du côté libanais, Michel Sleimane ne dit pas autre chose, tout en ajoutant que le respect de la souveraineté du pays du Cèdre est une condition sine qua non.
Car à côté de ces déclarations encourageantes, la réalité est moins douce à entendre. Plusieurs dossiers lourds barrent la route à une réconciliation. Tout d'abord, l'assassinat de l'ex-premier ministre anti-syrien Rafic Hariri. Le tribunal international pour le Liban doit mener son enquête sur cette affaire, sur laquelle plane l'ombre de Damas. Les conclusions de la cour risquent de faire à nouveau monter la fièvre entre les deux pays.
D'autre part, les relations de la Syrie avec les chiites libanais et en particulier avec le Hezbollah restent un obstacle à une réconciliation durable. Mais le Liban vient de se doter d'un gouvernement d'union nationale, au sein duquel le premier ministre Fouad Siniora a nommé un membre du Hezbollah. Cette dynamique pourrait permettre de dépasser les réticences.
Les deux hommes devraient donc discuter de la première étape, le rétablissement de relations diplomatiques, avec notamment l'ouverture d'une ambassade syrienne à Beyrouth.
Grégoire Lecalot, avec agences
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