Rajeunissement et restructuration pour le Fatah
C'est le premier congrès général du mouvement historique palestinien depuis 1989 et seulement le sixième depuis sa création par Yasser Arafat à la fin des années 50. Selon ses statuts, le Fatah doit se réunir tous les cinq ans, mais Arafat, soucieux d'écarter toute remise en cause de son autorité, avait toujours reporté les congrès du mouvement jusqu'à sa mort en 2004.
Réunis pour la première fois en territoire palestinien, dans une école chrétienne près de la Basilique de la Nativité, près de 2.000 délégués vont donc s'efforcer de renouveler les principales instances du Fatah (le Comité central et le Conseil révolutionnaire). Ils doivent aussi adopter un nouveau programme politique.
En bref, le pilier de l'Organisation de libération de Palestine (OLP), entend se refaire une beauté en trois jours. Au programme : rajeunissement et restructuration. Mais le mouvement devrait conserver sa charte fondatrice qui appelle, comme celle du Hamas, à la lutte armée "jusqu'à ce que l'entité sioniste soit supprimée et la Palestine libérée".
Selon plusieurs analystes palestiniens, si le Fatah amendait cette charte sans avoir trouvé d'accord avec Israël sur l'établissement d'un Etat palestinien, il lui serait difficile de lutter avec le Hamas, son principal adversaire politique.
Car ce congrès intervient dans un contexte difficile pour la faction de Mahmoud Abbas, qui a vu le Hamas la dominer dans les urnes en 2006 avant de la chasser de la bande de Gaza par les armes un an plus tard. Le mouvement islamiste a ainsi interdit à environ 400 délégués du Fatah de Gaza de se rendre en Cisjordanie.
Pour un nombre croissant de Palestiniens, le Fatah est tenu pour responsable de la corruption et l'anarchie qui ont sévi dans les territoires palestiniens avant que l'Autorité palestinienne ne se décide à les combattre sérieusement ces dernières années. De plus, la ligne politique du Fatah prônant un règlement négocié du conflit avec Israël après des années de lutte armée ne cesse de perdre en crédibilité faute de progrès dans les négociations de paix.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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