Qui se cache derrière la révolution égyptienne ?
A 68 ans, l’ancien patron de l’Agence internationale de l’énergie, prix Nobel de la Paix en 2005, s’impose comme la figure de proue de la révolte contre le président Moubarak, au pouvoir depuis une trentaine d’années en Egypte. L’ancien diplomate a fait une apparition remarquée, mais un peu embarrassée, dimanche soir dans le centre du Caire. Des centaines de manifestants s’étaient rassemblés pour entendre la bonne parole de cet orateur médiocre porté à la fois par des laïcs et les islamistes.
Affilié à aucun mouvement politique, Mohamed ElBaradei a cependant noué des liens étroits avec les jeunes militants du Mouvement des jeunes du 6 avril, un forum d’internautes qui plaide depuis trois ans pour des réformes démocratiques.
_ Il s’est aussi rapproché des Frères musulmans, la première force d’opposition, interdite mais tolérée dans les faits. Les Frères musulmans plaident avec lui pour un changement de régime, et assurent qu’ils respecteront la démocratie.
Plusieurs groupes d’opposition, dont les Frères musulmans, ont mandaté ce week-end ElBaradei pour "négocier avec le pouvoir" afin de trouver une sortie de crise en Egypte.
Des jeunes, des extrémistes, des modérés, des chrétiens, des musulmans : c’est la première fois que le peuple égyptien est uni dans la contestation, depuis la révolution de 1919 contre le pouvoir colonial britannique.
_ Comme en Tunisie, les manifestants semblent constituer un vaste mouvement sans leadership, sans agenda clair, sans ligne politique précise, sans stratégie et sans force armée pour la conquête du pouvoir.
Gilles Halais, avec agences
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