Proche-Orient : Barack Obama au cœur du conflit
Barack Obama, sénateur américain de son état et candidat démocrate à la prochaine présidentielle, a posé le pied en Israël très exactement à 21h40 hier soir. Poursuivant sa "tournée" dans la région devant conforter sa stature d'homme d'état, après l'Irak et la Jordanie, il doit également se rendre dans les territoires palestiniens.
Cette visite est considérée comme "sensible" à plus d'un titre. D'une part, bien sûr, en raison de l'instabilité chronique et meurtrière de cette région depuis maintenant 50 ans. Tenter de résoudre ce conflit a valu par le passé autant de soucis que de réussites aux anciens présidents des Etats-Unis.
_ Sensible aussi dans la tentative de Barack Obama de devenir en novembre prochain le nouveau locataire de la Maison Blanche. Il sait pertinemment que la moindre bévue aura des répercussions pouvant s'avérer fatales dans les urnes.
D'où, certainement, l'attitude adoptée par le sénateur de l'Illinois et son équipe, qui répète à longueur de points presse être venu pour "écouter" et non pour "conduire une politique ou négocier".
_ Et ce sont notamment les Palestiniens qui attendent ses propos, après avoir accueilli plus que froidement d'anciennes déclarations où le candidat démocrate avait estimé que Jérusalem devait "rester la capitale d'Israël" et "demeurer indivisible". Suscitant la fureur des Palestiniens (mais aussi de l'Iran), qui veulent en faire la capitale de leur futur Etat.
Même ligne ?
Tandis que les vues de Barack Obama divergent très nettement de celles de son adversaire républicain John McCain au sujet de l'Irak, sa vision du conflit israelo-palestinien ne semble pas révolutionnaire par rapport à celle des anciens chefs d'Etat américains.
_ Néanmoins, son choix de souhaiter le dialogue avec Téhéran sur le nucléaire iranien a été critiqué par des responsables israéliens, qui lui préféraient l'intransigeance d'un George W. Bush.
Il devrait, pendant sa visite, évoquer la volonté de voir naître un Etat palestinien viable et sécurisé, tout en réaffirmant le doit d'Israël à sa sécurité et sa souveraineté. Sans oublier la "paix", vecteur d'espoir, qu'il a d'ailleurs déjà évoqué à Amman.
_ Il rencontrera d'abord les principaux responsables politiques, du Premier ministre Ehud Olmert au chef du Likoud (opposition de droite) Benjamin Netanyahu. A Ramallah, il sera reçu par le président palestinien Mahmoud Abbas.
Matteu Maestracci
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