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Procès Reiss en Iran : Paris veut un jugement, pas un échange

Nouvelle étape ce matin du procès de Clotilde Reiss, cette jeune universitaire française inculpée d'espionnage en Iran. Elle a comparu devant la Cour de justice iranienne à Téhéran, mais sera reconvoquée ultérieurement. Un procès à épisodes dont le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner attend "{un jugement rapide}". Il rejette surtout l'éventualité d'un échange "{entre une jeune fille innocente}" et un ou des détenus iraniens en France.
Article rédigé par franceinfo
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Cet "échange" aurait été évoqué une première fois en septembre par l'Iran, et remis sur le tapis, la semaine dernière, en marge du sommet de Copenhague sur le climat, par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Il se dit prêt à libérer la jeune femme de 24 ans, mais cela dépendrait de "l'attitude des dirigeants français"... Comprenez : que Paris libère d'abord l'assassin de l'ancien Premier ministre iranien Chapour Bakhtiar, emprisonné en France depuis 1991 !

On ne parle pas d'ultimatum, tout juste de "proposition ". Et encore, Téhéran n'a jamais exprimé publiquement cette proposition. Ce scénario, en tout cas, a été rejeté en bloc hier par Bernard Kouchner. "Il n'y a pas de possibilité d'échange entre une jeune femme innocente de tout ce qu'on l'accuse (...) et des gens qui ont été condamnés à des peines précises par la justice française et qui doivent accomplir le temps de leur peine", a-t-il expliqué.
_ Et de préciser : "La France ne peut ni ne veut intervenir (...) Il y a une justice française indépendante et il y a une justice iranienne dont nous attendons la manifestation d'indépendance".

Ali Vakili Rad a été condamné en 1994 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté incompressible de 18 ans pour le meurtre de Chapour Bakhtiar, le 6 août 1991 à Suresnes (Hauts-de-Seine).
_ Cette peine de sûreté est aujourd'hui purgée. Le prisonnier iranien est donc éligible à une libération conditionnelle. Il l'a demandée l'été dernier, alors que l'affaire Reiss commençait.

Son avocat, Sorin Margulis, pourtant nie tout lien entre les deux affaires. Il explique qu'il ne fait qu'utiliser les voies ouvertes par le droit pour son client. La demande devrait être tranchée en début d'année par un
tribunal de Paris spécialisé dans l'application des peines.

Clotilde Reiss pour le moment est en résidence surveillée à l'ambassade de France à Téhéran. Elle n'a pas le droit de sortir. Elle a déjà passé un mois et demi en prison l'été dernier, avant d'être libérée sous caution le 16 août.
_ Cette lectrice de français à l'université d'Ispahan (centre), avait été
arrêtée le 1er juillet pour avoir participé à des manifestations de protestation contre la réélection controversée de M. Ahmadinejad le 12 juin.

Cécile Quéguiner avec agences

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