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Ouverture du procès d'Hosni Moubarak en Egypte

Le procès de l'ex-raïs égyptien Hosni Moubarak s'est ouvert ce matin au Caire. Transféré ce matin de Charm el-Cheikh, où il était hospitalisé, l'homme qui a régné sur l'Egypte pendant 30 ans, est alité sur une civière derrière les barreaux de la cage des accusés dans la salle d'audience. A ses côtés se trouvent neuf personnes, dont ses deux fils, Gamal et Alaa. Ils doivent répondre de corruption et de meurtre.
Article rédigé par franceinfo
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Comme les autres, il est habillé en blanc, la tenue des prisonniers n'ayant pas encore été condamnés. Ce matin à l'ouverture du procès de celui qui fut considéré comme le tout puissant “pharaon” d'Egypte pendant trente ans, les Egyptiens ont découvert à la télévision les images d'un homme de 83 ans, alité sur une civière, bougeant à peine, fermant souvent les yeux et tenant un cathéter à la main. Transféré ce matin de Charm el-Cheikh, où il était hospitalisé, Hosni Moubarak se retrouve dans la grande cage montée pour les accusés dans la salle d'audience. Image saisissante, qui a déclenché des youyous devant l'école de police, où se déroule le procès.

Ce matin, Hosni Moubarak a dit quelques mots à ses deux fils, Alaa et Gamal, eux aussi habillés de blanc, debout dans la cage aux côtés de leur père. Ils doivent eux aussi répondre de faits de corruption portant sur des millions de dollars, et surtout de meurtres, pour les 850 personnes tuées durant les journées révolutionnaires de janvier-février. Ils sont plus précisément suspectés d'avoir payés des voyous pour s'en prendre aux manifestants. Ce dernier chef d'accusation est passible en Egypte de la peine de mort.

Sept autres personnes sont jugées, au premier rang desquelles l'ex-ministre de l'Intérieur, Habib el-Adli, particulièrement détesté en Egypte. Il est soupçonné d'avoir ordonné de positionner des snipers pour réprimer les manifestations, alors que le chef de la police anti-émeutes du Caire avait refusé de faire tirer sur la foule.

La question de la tenue ou pas du procès, ou de la présence d'Hosni Moubarak tout au long des débats n'est pas encore tranchée. Son avocat, Me Farid al-Dib, doit plaider que l'ancien président est trop malade et affaibli pour être jugé. Sur le fond, il affirme qu'Hosni Moubarak n'a pas autorisé la répression brutale.

Plusieurs centaines de policiers ont été déployés devant l'école de police, dans la banlieue nord du Caire, où le procès a lieu. Ils ont dû intervenir pour séparer des partisans et des adversaires d'Hosni Moubarak qui se jetaient des pierres et des bouteilles.

A l'intérieur de la salle, le président Ahmed Refaat peinait quelque peu à faire démarrer les débats, tout à l'organisation de ce début d'audience. Soucieux d'éviter les débordements dans ce procès choc pour l'Egypte, il a ordonné “un silence total” sous peine d'expulsion aux 600 personnes présentes à l'intérieur.

Grégoire Lecalot, avec agences

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