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ONU : la France favorable à l'adhésion de la Palestine comme Etat non membre

Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a annoncé que la France donnerait son feu vert à la demande de Mahmoud Abbas aux Nations unies.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Laurent Fabius lors d'une conférence à Ramallah, en Palestine, le 18 novembre 2012.  (ABBAS MOMANI / AFP)

PROCHE-ORIENT – Pour la France, ce sera oui. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré, mardi 27 novembre, qu'il votera en faveur d'un statut d'Etat non membre à l'ONU pour la Palestine. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, doit demander l'obtention de ce statut, jeudi 29 novembre 2012. Une majorité simple est requise. En cas de succès, ce dernier se dit prêt à entamer des pourparlers avec Israël. Francetv info revient sur cette ambition palestinienne.

Quel est le statut actuel de l'Autorité palestinienne à l'ONU ? 

Les Palestiniens constituent actuellement une simple "entité observatrice" au sein de l'Assemblée générale de l'ONU. Ils ont cependant annoncé leur intention de demander, jeudi, l'obtention d'un statut d'Etat non-membre. Pour y parvenir, la demande de l'Autorité palestinienne doit être validée par une majorité des 193 membres. De plus, contrairement à la demande pour obtenir le statut d'Etat membre, qui se fait devant le Conseil de sécurité, aucun Etat ne dispose d'un veto. 

Ainsi, le Conseil des admissions avait été incapable, en novembre 2011, "d'émettre une recommandation unanime au Conseil de sécurité" sur cette question, face à l'abstention annoncée des Français et l'opposition farouche d'Israël et des Etats-Unis. 

Qu'accorde ce statut particulier ? 

En passant d'entité à Etat non membre, l'Autorité palestinienne "conserverait ainsi sa fonction d’observateur permanent acquise depuis 1974 par l’Organisation de la libération de la Palestine. Mais resterait privée du droit de vote", indiquait Slate.fr fin 2011. Elle aurait par ailleurs "la possibilité de devenir membre d’organisations intergouvernementales et onusiennes, où le veto américain ne s’exerce pas" ou de saisir, dans certains cas précis et après signature du traité de Rome, la Cour pénale internationale (CPI). 

Cette ambition palestinienne est-elle réaliste ? 

Depuis sa déclaration d’indépendance en 1988, la Palestine a été reconnue par 127 Etats, rendant réaliste l'obtention de la majorité au sein de l'Assemblée générale de l'ONU. Mais cette majorité est loin d'être assurée, compte tenu du contexte de fragilité du cessez-le-feu avec Israël dans la bande de Gaza.

"Jeudi ou vendredi prochains, quand la question sera posée, la France répondra 'oui' par souci de cohérence", a déclaré Laurent Fabius à l'Assemblée nationale, lors de la séance des questions au gouvernement. La semaine précédente, il avait déjà laissé entendre que la France serait favorable à cette demande. C'était en effet l'une des promesses du candidat François Hollande lors de la campagne présidentielle (proposition 59 : "Je soutiendrai la reconnaissance internationale de l’Etat palestinien").

Demandant à "faire preuve de beaucoup de lucidité", le ministre a ensuite indiqué que seule "la négociation – que nous demandons sans conditions et immédiate – entre les deux parties (...) pourra aboutir à la concrétisation d'un Etat palestinien. Si l'on est à la fois cohérent et lucide, à ce moment-là, on travaillera pour la paix", a conclu Laurent Fabius.

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