: Vidéo Le cimentier Lafarge a-t-il collaboré avec les jihadistes de Daech en Syrie ?
Pour la première fois, une équipe de journalistes s'est rendue sur le site d'une usine du cimentier français à Raqqa. Elle en a rapporté des témoignages d'anciens salariés et des documents inédits. Extrait de "Complément d'enquête" du 22 mars 2018.
Comment ce camion Lafarge s'est-il retrouvé au cœur du territoire occupé par Daech ? Un habitant de Raqqa aujourd'hui en ruines se souvient du jour où il a débarqué, deux ou trois ans auparavant, accompagné de "types avec des djellabas et des barbes longues comme ça"… .
Les journalistes de "Complément d'enquête" ont mis la main sur des laissez-passer à en-tête du groupe Etat islamique où figure le nom de Lafarge. Une preuve des accords que l'entreprise aurait passés avec Daech pour continuer à faire tourner son usine syrienne.
Une entreprise du CAC 40 poursuivie pour financement du terrorisme
Pour la première fois, une entreprise du CAC 40, fleuron de l'industrie française, est poursuivie pour financement d'une organisation terroriste. Pendant un an, le leader mondial du ciment aurait "arrosé" des groupes jihadistes de millions d'euros de bakchich, avec l'aval du siège parisien.
Sur place, d’anciens salariés du site racontent comment Lafarge a maintenu coûte que coûte l'activité, les poussant à produire toujours plus, avec les jihadistes aux portes de l'usine. "A chaque fois que des salariés étaient kidnappés, on avait la peur au ventre", confie l'un d'eux. Les dirigeants de Lafarge ont-ils sciemment exposé leur personnel au danger ?
Le gouvernement français avait-il intérêt à ce que Lafarge reste en Syrie ? L'enquête révèle des liens troubles entre le cimentier et les services secrets. Plus largement, elle retrace l'histoire d'une entreprise modèle rattrapée par ses mauvais choix.
Extrait de "Complément d'enquête" du 22 mars 2018.
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