Trois questions sur l'intervention militaire française en Irak
Des avions de chasse Rafale ont mené vendredi matin des premières frappes sur l'Etat islamique, a indiqué François Hollande. Francetv info se penche sur la suite des événements que se soit sur le plan militaire ou politique.
La France est entrée en guerre contre l'Etat islamique (EI). Le chef de l'Etat François Hollande a confirmé vendredi 19 septembre que des premières frappes avaient été menées par des avions de chasse français au nord-est de l'Irak contre les jihadistes de l'EI. Francetv info fait le point sur cette opération et sur ses suites au niveau militaire et politique.
Où ont eu lieu les frappes aériennes ?
"Ce matin à 9h40, conformément aux ordres que j'avais donnés, des avions Rafale ont pilonné un objectif et l'ont entièrement détruit. Cet objectif se situait au nord-est de l'Irak et était essentiellement un dépôt logistique qui servait à monter des opérations" de l'Etat islamique, a déclaré le président de la République vendredi.
Selon la Défense, ces frappes aériennes ont eu lieu dans la région de Mossoul. Deux avions Rafale "équipés de bombes air-sol guidées laser GBU 12", un avion de ravitaillement en vol C-135 FR et un avion de patrouille maritime Atlantique 2, chargé notamment de la première évaluation des frappes, ont pris part à cette opération militaire précise la même source.
Quelles suites à ces opérations militaires ?
François Hollande a prévenu que "d'autres actions aur[aient] lieu dans les prochains jours avec pour but d'affaiblir cette organisation terroriste. (...) En aucun cas, il n'y a de troupes françaises au sol. Il s'agit seulement d'avions."
L'intervention militaire française doit ainsi respecter les deux impératifs fixés par le chef de l'Etat : ni "troupes au sol" ni engagement hors des frontières de l'Irak, et notamment en Syrie. Paris se démarque sur ce dernier point de la position des Etats-Unis.
Selon les spécialistes, la participation de la France à ces opérations menées contre l'EI devrait rester limitée, car l'armée tricolore est déjà largement mobiliser sur d'autres terrains, notamment en Afrique au Mali et en Centrafrique.
Et sur le plan politique ?
Le débat, sans vote, à l'Assemblée nationale sur les frappes aériennes françaises en Irak, annoncé par François Hollande, se tiendra mercredi 24 septembre, selon des sources parlementaires concordantes. Dans la matinée, Manuel Valls devrait recevoir à Matignon les présidents des groupes politiques et des commissions des Affaires étrangères et de la Défense de l'Assemblée et du Sénat.
A priori, l'opposition soutient l'intervention du gouvernement en Irak. Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a affirmé mardi 16 septembre que "si le président de la République souhaitait engager des forces françaises" en Irak, son groupe le soutiendrait, au nom de l'"unité nationale".
Dans son ensemble, l'UMP a apporté un soutien prudent mais ferme à François Hollande sur la question, regrettant cependant, à l'instar du député Bernard Debré et de l'ex-ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, la réduction des budgets alloués à l'armée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.