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Syrte libérée : comment Daech avait créé l’embryon d’un Etat

Le groupe Etat islamique, chassé de la ville libyenne de Syrte par les forces loyalistes lundi, avait jeté les bases d’une organisation régie par la charia.

Article rédigé par Omar Ouahmane, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
A Syrte en Libye, un panneau, le 4 octobre dernier, montre que les femmes étaient contraintes par les jihadistes de Daech de disparaître derrière un niqab comme à Raqqa et Mossoul (RADIO FRANCE / Omar Ouahmane)

Le groupe terroriste Etat islamique (EI), chassé de son fief libyen de Syrte, lundi 5 décembre, par les forces du gouvernement d’union nationale (GNA), avait mis sur pied une organisation quotidienne réglée par la charia.   

Un fonctionnement au service de l'Etat islamique

La victoire annoncée par les forces loyalistes, à 450 km de Tripoli, sonne la fin de la présence du groupe Etat islamique dans la ville libyenne de Syrte, devenue un de ses sanctuaires au même titre que Raqqa en Syrie ou Mossoul en Irak. C’est en février 2015, au plus fort de l’expansion de Daech, que les islamistes ultra-radicaux ont profité du chaos libyen pour s’implanter dans la ville natale de Mouammar Kadhafi. Durant près d’un an et demi, dans cette ville côtière, ils ont créé l’embryon d’un Etat. A l'aide de tribunaux, de prisons, d'une police des mœurs, d'un centre de recrutement et d'un système de prélèvement de l’impôt, tout était régi par la charia, la loi coranique appliquée à la lettre.

De lourdes pertes humaines

Après plusieurs semaines de combats, une centaine de jihadistes, majoritairement tunisiens et soudanais, ont été pris en étau dans un petit périmètre d’à peine un km2. Ils n’avaient aucune chance de s’en sortir. Pourtant, même acculés pendant des semaines dos à la mer, ils ont pu lancer leurs voitures piégées et commettre des attentats suicides extrêmement meurtriers. Au terme d'une bataille lancée par le GNA le 12 mai dernier, la ville de Syrte est désormais débarrassée de Daech, mais au prix de pertes humaines élevées. Au moins 700 combattants loyalistes ont trouvé la mort et plus de 3 000 ont été blessés.   

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