Pour Assad, la Syrie n'est pas "un incubateur naturel" de l''organisation Etat islamique
Le président syrien reproche à l'Occident d'avoir favorisé la naissance de l'organisation jihadiste et dénonce le "soutien des Turcs, des Saoudiens et des Qataris" au terrorisme.
"Je peux vous dire que Daech ne dispose pas d'un incubateur naturel, d'un incubateur social à l'intérieur de la Syrie", assure Bachar Al-Assad. Dans une interview avec la chaîne de télévision nationale italienne Rai, le président syrien explique, mercredi 18 novembre, que son pays, dévasté par la guerre, n'est pas un terreau pour le groupe Etat islamique (EI). Il reproche à l'Occident d'être responsable de la naissance de l'organisation jihadiste.
Le président syrien insiste sur le fait que les jihadistes entraînés en Syrie pour commettre des attentats à Paris et ailleurs en sont capables grâce au "soutien des Turcs, des Saoudiens et des Qataris, et bien sûr à la politique occidentale qui a soutenu les terroristes de différentes manières". L'EI "n'a pas démarré en Syrie. Il a débuté en Irak et, avant, en Afghanistan", selon Bachar Al-Assad, qui s'appuie sur une citation de l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair selon laquelle "la guerre en Irak a contribué à créer l'EI". "Son aveu constitue la preuve la plus significative", affirme le président syrien.
Une transition quand "on aura commencé à vaincre le terrorisme"
Les attentats de Paris, revendiqués par l'organisation terroriste et qui ont fait 129 morts la semaine dernière, ont donné un coup d'accélérateur aux discussions pour trouver une issue à la guerre en Syrie, mais achoppent toujours sur le sort du président syrien. Depuis 2011, la guerre a fait au moins 250 000 morts et des millions de réfugiés et de déplacés. Des pans entiers du territoire sont sous l'emprise de l'EI et d'autres groupes armés.
Alors que Barack Obama estime que Bachar Al-Assad doit partir pour mettre fin à la guerre civile, le président syrien juge qu'il ne peut y avoir de calendrier de transition prévoyant des élections en Syrie tant que des régions du pays sont contrôlées par les rebelles. "Ce calendrier pourra démarrer une fois qu'on aura commencé à vaincre le terrorisme. Vous ne pouvez rien obtenir politiquement tant que vous avez des terroristes qui s'emparent de nombreuses zones en Syrie", selon lui. Une fois cette situation réglée, "un an et demi à deux ans suffisent pour une transition".
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