L’Ouganda appelle à la vigilance après des d’attaques terroristes
L’un des attentats a été revendiqué par l’organisation Etat islamique
L’Ouganda, pays d’Afrique de l’Est, voisin de la République démocratique du Congo, a été la cible de deux attaques meurtrières en l’espace de 48 heures. Les autorités accusent les ex-rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe terroriste affilié à l'Etat islamique (EI).
Que s’est-il passé ?
Lundi 25 au soir une bombe artisanale explose à l’intérieur d’un bus à Lungala, près Kampala et fait un mort et plusieurs blessés. Selon la police, il s’agit d’une attaque suicide menée par un Ougandais de 23 ans, déjà fiché par les autorités en tant que membre du groupe ADF. Deux jours plus tôt, un attentat à la bombe dans un café populaire de la capitale tue une jeune serveuse et blesse trois clients. Il a été revendiqué par l'organisation Etat islamique qui présente les Forces démocratiques alliées (ADF) comme sa branche régionale.
Qui sont les ADF ?
Les forces démocratiques alliées ou Allied Democratic forces (ADF) (lien en anglais) sont un groupe rebelle musulman né en Ouganda, mais qui opère depuis plus de 25 ans en RDC, voisine. La milice ADF terrorise des civils sans défense dans l’est du Congo où elle a fait des milliers de victimes. Dès avril 2019, le groupe Etat islamique a revendiqué certaines attaques commises par les ADF, mais un groupe d’experts de l’ONU sur la République démocratique du Congo affirmait fin 2020 n’avoir "pu établir aucun lien direct" entre l’organisation et les ADF. En mars 2021, les Etats-Unis ont pour leur part désigné les ADF parmi les "groupes terroristes" affiliés à Daech en les appelant ISIS-DRC (ou en français Daech-RDC).
Quelle menace pour l’Ouganda ?
L’Ouganda prend au sérieux cette nouvelle menace terroriste. Le président Yoweri Museveni qui dirige le pays d'un main de fer depuis 35 ans, a demandé à la population de faire preuve de vigilance notamment dans les lieux de rassemblements comme les hôtels, les églises, les mosquées ou les transports. La police a pour sa part affirmé qu'un "certain nombre" de militants des ADF soupçonnés de "préparer un projet d'un attentat sérieux contre des infrastructures importantes" avaient été arrêtés. Il s’agirait de militants appartenant à des "cellules dormantes" liées au groupe Etat islamique.
Une tentative d’attentat attribuée aux ADF, avait déjà été déjouée en août dernier. Pour les autorités ougandaises, toutes les attaques qui visent aujourd’hui le pays, ont été commanditées par un dirigeant ougandais des ADF qui vit caché en République démocratique du Congo depuis plusieurs années.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.