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De plus en plus de soupçons sur l'utilisation d'armes chimiques par l'Etat islamique

"Nous avons des indications selon lesquelles il y a eu une attaque à l'arme chimique" contre des peshmergas, révèle le ministère de la Défense allemand.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des combattants kurdes, près de la ville d'Erbil en Irak, le 12 février 2015.  (SIVAN SIDDIK / ANADOLU AGENCY / AFP)

Des combattants kurdes engagés contre le groupe Etat islamique ont assuré avoir été la cible d'armes chimiques, mardi 11 août, dans le nord de l'Irak. Ces allégations relayées, jeudi 13 août, par l'armée allemande renforcent les soupçons d'un recours par les jihadistes à ces munitions bannies.

"Nous avons des indications selon lesquelles il y a eu une attaque à l'arme chimique" contre des peshmergas et selon lesquelles plusieurs d'entre eux sont "blessés avec des irritations des voies respiratoires", a indiqué un porte-parole du ministère allemand de la Défense à Berlin.

Des roquettes remplies de chlore tirées

Selon un haut responsable kurde en Irak, "mardi dernier dans l'après-midi, les forces des peshmergas dans la zone de Makhmur à 50 km à l'ouest d'Erbil ont été attaquées par des roquettes remplies de chlore, blessant une douzaine de combattants". Le chlore, utilisé pendant la première guerre mondiale, est un gaz suffocant, interdit dans les conflits armés par la Convention sur les armes chimiques de 1997.

L'armée allemande n'était pas sur les lieux de l'incident. Déployés dans le nord de l'Irak pour former les combattants kurdes, les soldats de la Bundeswehr ne sont en effet pas sur le front, toute mission dans une zone de combat supposant l'approbation du Parlement allemand. Selon le ministère allemand, "des spécialistes américains et irakiens sont en route pour déterminer ce qui s'est réellement passé".

Des masques à gaz retrouvés chez les jihadistes

Les accusations de recours aux armes chimiques par le groupe Etat islamique se sont multipliées ces derniers mois en Irak comme en Syrie. Les combattants kurdes, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme et des experts ont signalé en juillet des attaques à l'arme chimique dans la province d'Hassaké, en Syrie. Les peshmergas ont aussi dit avoir saisi des masques à gaz appartenant aux jihadistes, preuve selon eux que l'Etat islamique prépare d'autres attaques chimiques.

Le groupe Etat islamique n'est pas seul à être soupçonné de recourir de temps à autre à ce type de produits. L'ONG Human Rights Watch a accusé en mars dernier le régime de Bachar Al-Assad d'avoir largué des barils remplis de gaz de chlore sur des civils dans des secteurs rebelles.

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