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Le ministère de l'Economie a identifié entre 150 et 200 "banquiers occultes" du groupe Etat islamique

Le service qui lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme a annoncé mardi avoir identifié entre 150 et 200 banquiers clandestins du groupe Etat islamique.

Article rédigé par Célia Quilleret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Bruno Dalles, le directeur de Tracfin, le 8 décembre 2016. (ERIC PIERMONT / AFP)

Le service de Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins (Tracfin), rattaché au ministère de l'Economie, présentait mardi 12 décembre son rapport "Tendances et analyse des risques de blanchiment de capitaix et de financement du terrorisme en 2016". Cette cellule a un rôle capital pour identifier et poursuivre, entre autres, les personnes qui financent les activités de Daech. Le service de Bercy, chargé de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, a dit avoir identifié 150 à 200 "banquiers occultes" du groupe Etat islamique. 

Des transferts par la Turquie ou le Liban

Le principal enseignement de ce rapport est que, dans la mesure où les zones de combat se sont resserrées, les transferts d'argent passent moins par la Syrie. Ils sont souvent opérés dans des pays limitrophes, comme la Turquie ou le Liban. Pour mieux identifier et localiser les combattants et surtout les banquiers clandestins de Daech, les service du renseignement financier français s'intéressent donc de plus en plus aux transferts d'argent depuis la France vers ces pays. 

Notre travail est principalement le repérage, avec des signaux faibles mais fiables de radicalisation et de comportements financiers, mais aussi de détecter qui sont les collecteurs de Daech

Bruno Dalles, directeur de Tracfin

à franceinfo

C'est donc ainsi que Tracfin a détecté entre 150 et 200 collecteurs. "Ils reçoivent du monde entier des fonds qui sont clairement destinés à permettre à Daech de continuer à fonctionner." Mais l'évolution des combats en Syrie et des positions du groupe Etat islamique complique la tâche des membres de Tracfin. "Il y a un vrai enjeu stratégique avec l'éclatement de Daech pour essayer de savoir où seront localisés les prochains collecteurs, pour essayer de tracer les futures métastases de Daech."

Tracfin surveille également de près certains organismes dits "de charité", humanitaires ou cultuels, qui réalisent des appels aux dons ou des cagnottes en ligne destinés à des transferts de fonds. Le directeur de Tracfin le rappelle : toute personne qui participe au financement d'activités terroristes est passible de poursuites judiciaires.

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