Lafarge en Syrie : le parquet de Paris ouvre une information judiciaire pour "financement d’entreprise terroriste"
Trois juges d’instruction ont été nommés pour faire la lumière sur les accords que le cimentier franco-suisse aurait conclus avec des groupes armés syriens.
Un an après les premières révélations, l'enquête sur les activités de Lafarge en Syrie s'est accélérée ces derniers jours. Une information judiciaire pour "financement d’entreprise terroriste" et "mise en danger de la vie d’autrui" a été ouverte, vendredi 9 juin, par le parquet de Paris. Et trois juges d’instruction ont été nommés.
Le géant des matériaux de construction est accusé de s'être arrangé avec des groupes armés, et notamment l'Etat islamique, pour pouvoir continuer à faire fonctionner, en 2013 et 2014, la cimenterie de Jalabiya, située dans le nord de la Syrie. "Le groupe coopérera bien entendu avec la justice s'il est sollicité", a indiqué Lafarge dans un communiqué, précisant qu'il "n'a pas été contacté par le parquet" à ce stade.
Un scandale révélé par "Le Monde"
Plusieurs plaintes ont déjà été déposées, notamment par le ministère français de l'Economie, mais aussi par l'association anticorruption Sherpa, le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l'Homme (ECCHR) et onze anciens employés de la cimenterie. Des responsables de l'entreprise ont également été auditionnés en France.
Il y a quelques semaines, le groupe a d'ailleurs reconnu que sa filiale locale avait "remis des fonds à des tierces parties afin de trouver des arrangements avec un certain nombre de ces groupes armés, dont des tiers visés par des sanctions", sans pouvoir établir les destinataires finaux. Selon Le Monde, qui avait révélé l'affaire, ces arrangements ont pu profiter à l'organisation Etat islamique.
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