La coalition "n'était pas pour" l'accord qui a permis l'évacuation de jihadistes au milieu des civils à Raqqa
Ni la France, ni la coalition n'ont approuvé l'accord passé localement entre les forces syriennes et le groupe Etat islamique pour évacuer de Raqqa des jihadistes aux côtés de civils. Environ 300 combattants terroristes auraient ainsi pu fuir.
La coalition internationale engagée au Levant "n'était pas pour" l'arrangement entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) et le groupe Etat islamique à Raqqa, a assuré le porte-parole de l'état-major français, jeudi 16 novembre. Cet accord officiel, révélé par la BBC (article en anglais) lundi, aurait permis la fuite de plusieurs dizaines de combattants de l'EI en même temps que des civils, quelques jours avant la chute de la ville. Il a été scellé le 12 octobre pour permettre la prise de la ville syrienne.
300 combattants jihadistes parmi le convoi de civils
L'accord a été conclu entre le conseil civil de Raqqa, les Forces démocratiques syriennes et Daech. Alors que Raqqa était cernée, bombardée et investie quartier par quartier par les forces qui combattent l'Etat islamique, un convoi a donc quitté la cité ravagée. La France est contre l'accord. "La coalition, non plus, n'était pas pour, c'est assez clair", déclare le colonel Steiger, porte-parole de l'état-major français des armées. "Il apparait que certains combattants de Daech se sont imbriqués dans le convoi et que sur un total de 3 500 civils qui ont été évacués, il y aurait selon les estimations de la coalition, de l'ordre de 300 combattants de Daech qui auraient bénéficié de ce convoi", précise le colonel Steiger.
La coalition internationale n'a pas pu stopper la fuite des combattants de l'organisation terroriste. "Ce convoi était surveillé par la coalition.C'était suivi par des drones. L'imbrication des terroristes de Daech avec la population ne permettait pas de réaliser de frappes. Si l'opportunité s'en était présenté, ça aurait été fait", affirme le colonel Steiger. Les membres de l'Etat islamique auraient rejoint Markada et Abu Kamal, deux villes syriennes proches de la frontière irakienne. A priori, ils n'auraient pas tenté de fuir la Syrie pour gagner d'autres pays mais seraient restés pour se battre.
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