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L'Etat islamique détruit des sites historiques et les pille pour se financer

L'Unesco a appelé le Conseil de Sécurité de l'ONU à adopter une résolution d'interdiction préventive de tout commerce des objets culturels irakiens et syriens.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Capture d'écran d'un reportage montrant des Irakiens marchant dans les décombres du tombeau du prophète Jonas, détruit par l'Etat islamique le 24 juillet 2014, à Mossoul (Irak),  (EURONEWS / YOUTUBE)

Comme le patrimoine syrien, le patrimoine irakien est en danger. Le groupe Etat islamique (EI) se livre à la destruction de sites historiques en Irak, tout en vendant des antiquités pour se financer, ont affirmé des experts et des diplomates, lundi 29 septembre, au cours d'un colloque de l'Unesco, à Paris.

"Le patrimoine irakien est en très grand danger, a lancé Philippe Lalliot, ambassadeur de France délégué à l'Unesco. Nous pouvons éprouver des scrupules à dénoncer des crimes perpétrés contre le patrimoine, alors que les pires horreurs sont commises contre les hommes. Quand les morts se comptent par dizaines de milliers, faut-il se préoccuper du 'nettoyage culturel' ? Oui !"

"Des intermédiaires mafieux" au cœur du pillage

Le groupe Etat islamique, qui estime, versets du Coran à l'appui, que les statues sont de l'idolâtrie, a dynamité de nombreuses églises et d'autres monuments, sanctuaires des patrimoines chrétiens, juifs ou musulmans. La tombe du prophète Jonas et de nombreuses statues à Mossoul (Irak) ou encore des palais assyriens dans les zones de l'EI ont été "dynamités ou détruits", selon des responsables irakiens.

"Il y a des mafias internationales qui s'occupent des vestiges et de tout ce qui a trait au patrimoine, qui informent Daech [l'acronyme de l'Etat islamique] de ce qui peut être vendu, selon le directeur du musée de Bagdad. Il y a des intermédiaires mafieux."

"Daech fait des fouilles pour vendre sur les places européennes et asiatiques par l'intermédiaire des pays alentours. Ces montants financent le terrorisme", a-t-il accusé, jugeant impossible de chiffrer l'ampleur de ce trafic ou les pertes pour son pays.

Vers une résolution de l'ONU ?

La directrice générale de l'Unesco Irina Bokova a pour sa part "alerté l'ensemble des Etats membres, les principaux musées du monde et le marché de l'art" ainsi que tous les acteurs de répression du trafic, leur demandant "la plus extrême vigilance envers les objets qui pourraient venir du pillage en cours du patrimoine irakien".

"L'Unesco a appelé le Conseil de Sécurité [de l'ONU] à adopter une résolution d'interdiction préventive de tout commerce des objets culturels irakiens et syriens, pour lutter contre le trafic illicite", a-t-elle rappelé.

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